billy

De la problématique de l’éducation à plusieurs vitesses en Haïti (Partie 1)

crédit photo: www.banquemondiale.org
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Haïti fait face depuis plus de deux siècles d’indépendance à des difficultés de toutes sortes. Aucun secteur de la vie nationale  n’est épargné. De la politique en passant par l’économique, le social à l’éducation le pays ne se comporte pas bien sur le plan macro. Il ne fonctionne que pour fonctionner mais est mal organisé.  Dans tout cela, le secteur éducatif, est forcément un aspect central pour la compréhension de certaines réalités.

Au fait, la question de l’éducation déjà analysée par plusieurs spécialistes n’est cependant pas une question qui serait totalement épuisée tant elle revêt un caractère fondamentalement complexe. Sa complexité ne date pas d’hier et n’est pas facilement appréhendable c’est-à-dire pour bien la cerner faudrait-il considérer plusieurs facteurs  dans une dynamique d’ensemble.

A regarder le fonctionnement, les divers mécanismes d’existence, les structures du système éducatif haïtien d’une part et en consultant certains des ouvrages traitant de cette thématique d’autre part, un certain nombre de constats peuvent être faits. Constats qui peuvent en eux-mêmes constituer des facteurs de blocage, de sous-développement pour le pays  mais aussi comme des conséquences des comportements de nos dirigeants..

En effet, le système éducatif haïtien fonctionnant sous des bases assez fragiles avec notamment beaucoup d’imperfections et de lacunes causent certainement de nombreux torts au pays surtout dans le cadre de son développement, de sa représentation dans le concert des nations, de sa position face aux autres pays de la planète. En se référant à l’histoire, cette dernière  nous montre que depuis l’indépendance la question de l’éducation était mal abordée mis à part les efforts de Dessalines et de Christophe. Dès l’origine de l’Etat haïtien elle  a été l’affaire d’une minorité et ce pas n’importe laquelle de la petite aristocratie ce qui fait que les masses populaires étaient exclues. Les pratiques éducatives n’ont donc pas été bénéfiques pour le pays considérant l’état actuel des choses.

A bien observer le système éducatif haïtien dans son ensemble ne fonctionne pas en uniformité sur toute l’étendue du territoire national. Cela dit qu’il existe des éléments de différenciation pour des élèves censés être au même niveau. Ces éléments de différenciation peuvent être à la fois d’ordre qualitatif et d’ordre qualitatif. En effet, beaucoup d’écoles choisissent leur propre pédagogie, utilisent des ouvrages différents, orientent leur façon de disposer de l’enseignement comme bon leur semble ce qui a certainement des retombées sur les élèves et sur le cout de la scolarité. Pendant ce temps d’autres offrent une éducation au rabais avec des professeurs le plus souvent mal formés, l’utilisation des méthodes inappropriées, des nombres d’heures de cours insuffisants etc. Tout cela constitue des éléments de la non-uniformité de l’éducation dans nos écoles. Ces éléments de par leur existence entravent le système et l’empêche de bien fonctionner.

Dans ce même ordre d’idées nous pouvons souligner également une manière de fonctionner des écoles en milieu rural et une autre des écoles des milieux urbains. A cet effet, Fritz Dorvilier dans son texte intitulé La crise haïtienne du développement a écrit :

« En effet les enfants provenant des milieux ruraux n’ont objectivement aucune chance d’accès au premier niveau de l’enseignement préscolaire du fait qu’il n’existe à la campagne, à la différence des villes, aucun centre scolaire qui dispense cet enseignement  néanmoins considéré comme nécessaire à l’éveil cognitif.₁»

Cette citation du professeur Dorvilier nous montre que le système éducatif haïtien ne fonctionne pa en uniformité de façon à permettre aux enfants des milieux ruraux et ceux des milieux urbains de bénéficier de l’égalité des chances devant l’école. Les enfants n’ont pas la possibilité de fréquenter l’école de leur choix car il faudrait que la bourse des parents réponde. En ce sens les grandes bourses peuvent se permettre le luxe d’envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles, les écoles de leur choix qui leur assure ainsi un brillant avenir. Les petites bourses quant à elles ne pouvant pas se permettre ce luxe se contentent des écoles dont ils peuvent assurer les frais scolaires.

Le constat qui est fait ne reste pas là. En fréquentant telle ou telle école, l’enfant a ou n’a pas accès aux matériels didactiques exigés. En plus du fait que les divers établissements scolaires ne font point usage des mêmes ouvrages mais la plupart du temps ceux qui vont dans des écoles communales, des lycées, les écoles de seconde zone par exemple n’ont généralement pas l’opportunité de se procurer le matériel didactique adéquat. En ce sens ils ont comme seuls matériels qu’une plume et des cahiers de prise de notes.

De par la qualité d’éducation offerte les écoles sont dotées de bibliothèque, de laboratoires, de terrain de jeux  ou pas etc. Ceci dit que les élèves qui les fréquentent n’ont pas la même chance d’utiliser ces différents moyens d’apprentissage selon qu’ils fréquentent une école bien équipée ou une école de seconde zone, ou lycée ou école communale. C’est pour cette raison que l’éducation fait problème. Elle n’est pas uniformisée. En ce sens quels sont les travaux effectués sur cette question ? Comment peuvent-ils nous aider à l’éclairer ? Nous en reparlerons dans la suite.

1.- Dorvilier, Fritz, la crise haïtienne du développement, éditions de l’université d’Etat d’Haïti, 2012

©Billy


Haïti, la crainte du pire est-elle à venir?

crédit photo:pixabay.com
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Les dernières évolutions de l’actualité en Haïti sèment davantage de doute quant à l’avenir proche du pays.  On se rappelle un ensemble d’évènements assez récents qui n’ont fait que déstabiliser le pays davantage. Après la caducité du parlement survenue le 12 janvier dernier, la situation au pays est de plus en plus inquiétante. Les manifestations anti gouvernementales ne font que se multiplier de semaines en semaines. En plus, il y a aussi lieu de mentionner la grève des enseignants des écoles publiques qui empêchent à des milliers d’écoliers d’assister aux cours. Et plus récemment encore la grève et  les manifestations contre le prix de l’essence la semaine dernière. Auxquelles  manifestations se sont joints  des étudiants de plusieurs facultés de l’Université d’Etat D’Haïti.

Tout cela vient s’ajouter au lot des gros paquets de difficultés et d’angoisse qui tourmentent notre Haïti. Je ne veux pas en rester là.  Ce lundi et après demain mardi est encore annoncée une grevé contre le prix de l’essence. Certainement, la réduction d’à peine 9% n’a visiblement pas arrangé l’affaire. Je ne saurais ne pas souligner aussi la corruption flagrante qui fait bon ménage avec l’administration publique.  Face à tout cela des défis attendent l’équipe gouvernementale dirigée par le premier ministre Evans Paul. Les plus grands défis sont à mon avis la stabilisation du pays, la création d’un climat propice à la réalisation d’élections à tous les niveaux. C’est-à-dire des élections locales, législatives et présidentielles. Et c’est là le plus grand défi la réalisation de ces élections démocratiques, libres, sérieuses. Une dure et lourde responsabilité…

Le déroulement de la situation laisse-t-il entrevoir un dénouement propice pour l’avenir du pays ? Faut-il espérer que le peuple haïtien sortira voter comme il se doit ? Ce qui voudra dire que le gouvernement aura réussi à gagner la confiance de la population. Ou encore ces élections auront-elles lieu avec cette administration ou pas ? Bref, faut-il craindre le pire pour notre chère Haïti ? La terre qui m’a vu naitre et grandir continue malheureusement de faire « la mauvaise  Une » dans les journaux. La terre dont beaucoup d’Haïtiens disent aimer d’un amour profond et sincère.

Que comprendre ?

               Certes la situation est grandement préoccupante pour notre Haïti. Mais que comprendre ?  Au fait, actuellement la communauté internationale donne encore un avis favorable à l’administration Martelly-Paul. Les deux têtes qui mènent l’exécutif.  Cela est très important pour le gouvernement quant à la question du financement pour la réalisation des élections. Mais cette communauté internationale est accusée par plus d’uns d’être pour beaucoup dans le mal que subit le pays. Mais il n’est pas un secret pour personne que son influence en Haïti est de mise encore pour un bon bout de temps. Cette communauté internationale a sa force de stabilisation depuis 2 004 la MINUSTHA au pays. Elle finance notre budget à plus de 50%. Elle dicte ses lois à nos dirigeants et ces derniers doivent se plier. On se souvient de 2004 après le départ d’Aristide, c’était l’international. C’est l’omniprésent.

A bien observer la vie chère, la misère frappe la population de plein fouet. Malgré tout la vie quotidienne poursuit son cours tant mieux que mal. Cependant les manifestations qui finissent toujours très mal avec l’utilisation de gaz lacrymogène et autres font peur. Il revient donc au gouvernement qui est critiqué ici et là de relever ces défis. Mais dans tout cela la conscience nationale doit-elle être absente ? Cette conscience qu’on est si souvent invitée à prendre. A la fois la communauté internationale, divers secteurs de la vie nationale, des enfants d’Haïti prêchent cette conscience nationale. N’est-elle pas déterminante pour éviter le pire ? Aujourd’hui notre pays est au bord du précipice. Haïti est comme un baril de poudre sur le feu. Il lui faut la réunion de ses enfants. Il lui faut entre autres l’union nationale, la conscience nationale et le dévouement de ses fils et filles pour éviter le pire. Haïtiens et Haïtiennes, sauvons Haïti.

© Billy

 

 


Désolé (e) mon enfant, mais tu ne naitras pas en Haïti

crédit photo: hepatoweb.com
crédit photo: hepatoweb.com

Il est courant depuis quelques temps en Haïti que des gens choisissent que leurs enfants naissent à l’extérieur. C’est une pratique qui concerne globalement les familles de la classe moyenne. Mais encore ceux qui peuvent s’offrir un voyage à l’étranger notamment aux États-Unis ou au Canada etc. Des couples mariés, des personnes non mariées sont de plus en plus favorables à ce que leurs progénitures ne voient pas le jour sous le ciel d’Haïti.  Dans la grande majorité des cas, ils vivent en Haïti, ils y travaillent et y gagnent leur vie. Mais, une fois que leurs femmes ou leurs partenaires tombent enceinte ils planifient de les envoyer à l’extérieur pour leur accouchement.

Cela dit, à un certain stade de leur grossesse, ces femmes laissent le pays pour y revenir quelques temps après leur accouchement. Elles rentrent accompagnées de leurs progénitures pour retrouver le reste de la famille qui les attend avec impatience. Pourquoi donc cette situation est de plus de plus en vogue chez nous ? Qu’est-ce qui motive ces couples à adopter ce comportement ? Quels avantages leur apportent cela ? Bref, faire un enfant est une question de choix cependant les choix ont certainement des mobiles…

Les raisons les plus favorablement recueillies

En auditionnant ces personnes les raisons qui reviennent souvent sont primo la question de soins. Notre système de santé est fébrile, c’est un secret de polichinelle. Aller à l’extérieur donne plus de garantie que l’accouchement passera bien. Garantie qu’Haïti est loin d’offrir à ses habitants. Combien de femmes et de bébés sont morts en raison de ce système boiteux ? Un grand nombre en tout cas qu’on ne peut même pas compter.

Secundo, accoucher dans ces pays ouvre à leurs progénitures la possibilité d’un meilleur avenir. S’il survenait une quelconque situation troublante ou périlleuse en Haïti, ils pourraient laisser Haïti sans problème. Car n’étant pas de nationalité haïtienne ils seraient protégés de leur pays. Cela est un atout pour eux d’après les parents. Ces enfants doivent  assez souvent laisser Haïti car la nécessité est imposée à ces parents. Tertio cela traduit une certaine fierté pour ces parents.

 

Mais plus loin…

Tout en n’ignorant pas les multiples difficultés existant en Haïti du système de santé, au système de transport etc. ne peut-on pas déceler d’autres raisons en sous-bassement de cette pratique? La nationalité haïtienne ferait-elle peur à ces personnes ? Peur dans le sens qu’ils ne seraient plus fiers de donner naissance à des progénitures qui auraient la nationalité haïtienne. Notre pays fait face à une grave crise de patriotisme. La fierté nationale n’existe presque plus chez beaucoup de gens. Fuir Haïti parait comme l’alternative la plus raisonnable pour plus d’un.

Cette pratique constitue aussi une manière à mon avis de fuir le pays. Autrefois c’était une fierté de voir naitre ses enfants en Haïti. De nos jours la nationalité haïtienne parait donc comme un fardeau qu’on évite de faire porter à ses progénitures. D’autant plus que ceux qui sont concernés sont ceux qui sont formés, qui ont une certaine culture. Une simple audition de certains étudiants, certains salariés suffit pour montrer à quel point le problème  est important. Je pense qu’au final c’est le pays qui sort perdant.


Tout pour le peuple haitien, mais ils se fichent de nous !

crédit photo:pixabay.com
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A les écouter dans les médias, on croirait qu’ils ont le cœur aussi tendre pour attendrir le diable. En eux, on croirait voir de grands analystes, des porteurs d’espoir, une lueur sur le chemin du peuple haïtien. Mais hélas ! les politiciens  sont tous à mettre dans le même panier.

Des discours pour se moquer du peuple

On ne sait de quel horizon politique ils proviennent, mais ils se disent tous être en faveur du peuple. Si c’était bien le cas, ne seraient-ils pas tous derrière lui?  Au contraire le peuple constitue le chemin qui les conduit à destination. C’est-à-dire où ils désirent tous parvenir, aux affaires de l’Etat afin de piller à leur tour. Le peuple est dupé, meurtri, dépouillé. À la sortie des urnes, ils clament la victoire du peuple. Mais une fois installés, ils pillent les maigres ressources de ce dernier. Ils prennent des mesures anti-peuple, mais leurs discours sont truffés de beaux mots. Leurs actions contribuent à aggraver la situation de misère dans laquelle croupissent les enfants de ce pays.

Quand ils veulent faire leur capital politique, ils appellent le peuple souverain. Le peuple n’est ni sourd ni muet, ni somnolent, mais vigilant et sage. Le peuple qui investit pour leur compte le macadam et au final qui sort grand perdant. Car aucune politique publique réelle n’est engagée en sa faveur. Aucun programme de développement n’est amorcé dans une dynamique d’ensemble, et ce sur une période relativement longue. Tout cela pour améliorer ses conditions d’existence. Leur pseudoengagement ne manque point de les avilir au vu et au su de tous. Mais qui sait la houille de l’avidité a déjà détruit ce qui restait de leur conscience.

Ils revendiquent au nom du peuple. Ils l’appellent à manifester. Ils se disent enfants du peuple et disent connaître ses souffrances, mais en réalité, ils se moquent de nous. Leurs enfants vont aux meilleures écoles tandis que ceux du peuple n’ont même pas d’écoles. Quand ils sont malades, ils se soignent à l’étranger tandis alors que nous manquons d’hôpitaux. Ils circulent dans des voitures confortables tandis qu’il n’existe aucun système de transport adéquat pour la population. Mais ils disent agir au nom du peuple et pour le peuple. Ils font mal au peuple tout en se faisant mal eux-mêmes. Aujourd’hui ils sont avec ce groupe, demain avec un autre. Ils ne sont mus que par des intérêts mesquins.

Un mal qui n’est pas près de disparaître

Ce faisant, ils n’offrent que de mauvais exemples aux générations montantes. Aujourd’hui encore, je parlais a un ami de la fac qui me disait que cette année est bien sa dernière au chômage. Quand je lui ai demandé pourquoi, sa réponse a été de me dire qu’il allait s’inscrire à un parti politique. Selon lui, ce couloir a bien des secrets qui conduisent à l’argent facile.  A-t-il raison ?  Cela  reste à déterminer. Mais ce qui est sûr c’est que les risques de reproduction de ce système pourri sont énormes. Je ne peux pas être pessimiste, mais le peuple sera encore longtemps victimes des griffes de nos concitoyens.

Ce billet peut s’adresser aux uns et aux autres de nos dirigeants, de nos leaders politiques, de nos concitoyens, des aspirants aux affaires de l’Etat. Ceux qui se servent ou veulent se servir du peuple comme camouflage pour accomplir leurs projets lugubres. Je leur dis de cesser de se ficher de ce peuple qui veut vivre. Ce peuple qui a besoin d’éducation, d’hôpitaux, de loisirs. Ce peuple qui en est un grand et qui ne mourra pas.

© Billy

 

 

 


Où es-tu papa ?

credit photo: www.creafamille.be
Crédit photo: www.creafamille.be

« Jasmin est mon prénom. Je suis Haïtien. Depuis ma naissance, je n’ai jamais connu mon père. Il a abandonné ma mère quand elle était enceinte. Lui qui a gagné sa confiance avec tant de paroles de tendresse. Elle a été dupée, délaissée avec mes trois sœurs et moi… Depuis c’est elle qui fait tout pour nous élever. Que c’est terrible ! »

« Je m’appelle Murielle. J’ai 14 ans. J’ai connu des moments noirs dans ma vie. Mon papa a laissé la maison pour aller vivre ailleurs avec une maîtresse. Depuis on vit très mal. Maman n’a presque plus de force pour travailler si dur. Car il faut qu’elle nous nourrisse, et fasse tout pour nous. Si mon père était près de nous, la vie ne serait-elle pas meilleure… »

Des pères abandonnant leurs enfants

Ces deux témoignages cités plus haut pourraient être ceux de bon nombre d’enfants dans la société haïtienne. Des enfants qui sont élevés par une maman. Ces dernières lorsqu’elles vous racontent leur périple cela vous émeut tout bonnement. Beaucoup d’entre elles sont tombées enceintes dans des conditions non souhaitées. Il arrive aussi qu’elles aient été dupées par des hommes malhonnêtes. Ces derniers ont gagné leur confiance, mais n’ont pas tenu leurs promesses.

Ce phénomène prend également corps au sein de la jeunesse du pays. Notamment dans les quartiers les plus défavorisés. Un grand nombre de jeunes s’aiment sans se protéger. Par ailleurs, la précarité pousse les jeunes filles à aller à la recherche du pain quotidien en nouant des rapports avec des hommes qu’elles ne connaissent pas. Des rapports leur permettant d’avoir quelques gourdes en échange. Bon nombre d’entre elles finissent avec une grossesse non désirée. Ce qui va augmenter les responsabilités des familles déjà en situation misérable.

Les enjeux sont donc nombreux. Certaines fois les filles ne peuvent ou ne veulent pas dévoiler le nom du père. D’autres fois même si le père donne son nom à l’enfant, il refuse d’assumer sa prise en charge. Et c’est la vie dure qui commence bien avant la naissance de ces mômes.

La jeune fille (devenue maman) subit souvent des mauvais traitements de ses proches.

Des enfants malheureux…

Beaucoup de ces enfants sont mal nourris, pas éduqués et ont peu de chance d’atteindre un niveau scolaire avancé. Ils sont parfois injuriés, mal vus des gens de leur entourage. Certaines fois on leur dit : « fè manman w moutre w papa w non ! Ou pa menm gen papa vakabon !» (Dis à ta maman de te monter ton père ! tu ne connais même pas ton papa, voyou !) Quelle peine pour ses enfants.

Tout comme les autres enfants, ils auraient aimé être en famille,  recevoir de l’amour et de l’affection, jouer avec eux, etc. Beaucoup d’entre eux finissent comme des voyous. D’autres malheureusement vont reproduire les mêmes actions et ainsi la situation perdure et la misère s’accroît.

Et si les pères prenaient leur responsabilité ? Certainement, cela serait différent à la fois pour les enfants et pour la société. Ces milliers d’enfants abandonnés ont chacun besoin d’un père et souffrent malheureusement de cette absence. C’est donc à leurs proches, la société, les institutions d’y penser. A nous d’aider nos sociétés en ce sens.

© Billy 

 

 


L’an 2015, une année spéciale pour Haïti

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Nécessité historique, devoir de mémoire, obligation patriotique l’exigent. De quoi s’agit-il ? Au fait, les années ont passé voici pas grand-chose a été changé depuis l’indépendance de ce pays. Ce premier janvier 2 105 est donc le 211e anniversaire. Une indépendance acquise au prix du sang de nos ancêtres. Deux siècles et une décennie se sont écoulés qu’est ce qui a changé depuis ? Luttes fratricides, pillage des deniers publics, maintenance de la masse dans la pauvreté, éducation au rabais, misère, chômage et j’en passe. Les intérêts mesquins et la mauvaise volonté de nos dirigeants nous ont conduits une instabilité politique grave.
Le 28 juillet 1915, « l’oncle Sam » décide de venir mettre de l’ordre en personne. Le pays est occupé jusqu’en 1934. Les instabilités qui se sont abattues comme des tempêtes sur une Haïti martyrisée ont provoqué une occupation étrangère. Cette année 2015 ramènera le 100e anniversaire de cet évènement. Et pendant ce temps, qu’est ce qui a changé au pays ? A-t-on pris une autre direction ? J’en doute…
Voilà 5 ans qu’un violent séisme a ravagé le pays. Cependant, jusqu’à date certaines personnes ne sont pas encore relogées. Quant à la reconstruction elle pose réellement problème. Même le palais national n’a pas été reconstruit. Cependant la propagande envahit notre quotidien. Qu’a fait ce beau petit pays pour mériter tout cela ? Pourquoi ne peut-on pas produire des dirigeants responsables dans ce pays ? Pourquoi nos concitoyens et concitoyennes ne sont pour la plupart des gens honnêtes et sérieux ?
Quatre ans déjà que des élections devaient être organiser dans le pays pour renouveler le personnel politique. Mais le démon de l’instabilité nous guette tellement que nos laideurs sautent aux yeux à travers nos intérêts mesquins. Nous sommes aveuglés qu’on ne peut même pas nous entendre. Il faut toujours que monsieur « l’international » vienne nous dicter ou nous rappeler les règles du jeu. On est obligé d’avoir recours des consensus au bord du précipice alors que l’on pouvait éviter le pire. « Haïti, mère patrie » pourquoi tes enfants te font souffrir autant ?
En 2 015, il faut nécessairement réaliser des élections honnêtes, libres, démocratiques. A-t-on l’espoir que demain sera meilleur? Nos futurs dirigeants pourront-ils faire mieux ? Est-on prêt en tant qu’Etat-nation à prendre notre destin en main ? Oui 2015 sera une année spécial pour Haïti. Il faut travailler pour que la Minustah parte. Il faut de nouvelles élections. Il faut reconstruire le pays dans la transparence. Il faut que ceux qui iront nous représenter ne passent point les intérêts nationaux au second plan. Il faut, il faut, il faut…
Bref, il faut cesser d’être théorique, d’être si bon dans nos discours et si mauvais dans nos actions. Je souhaite le meilleur au pays, le meilleur à tous mes compatriotes, à nos amis d’ici et d’ailleurs. Haïti attend beaucoup de ses enfants. Donc il faut que nous agissions vite pour aider notre mère patrie. Aidons-la pour l’avenir des plus petits. Aidons-la pour les générations futures. Ne perpétuons pas nos tares, nos laideurs, nos mesquineries. Faisons table rase de ces défauts qui nous font nous détester, d’être égoïstes. Cultivons l’amour, la paix. Travaillons pour une autre Haïti !
© Billy James RAYMOND


Cercueils ambulants et la mort est à bon prix

 

 

crédit photo: ww.rtbf.be
crédit photo: www.rtbf.be

 

Les moyens de transports sont inventés par l’homme afin de lui faciliter la circulation dans ses divers déplacements. Non seulement ils lui permettent de se rendre dans un lieu à un autre en réduisant le temps de parcours. Ils lui permettent entre autres, de se fatiguer moins et d’être plus efficace. A notre époque, vivre sans des moyens de transport parait pratiquement impossible vu la configuration de notre planète et les flux de voyageurs. Il faut passer d’un continent à un autre, d’un pays à un autre, d’une région à une autre etc. Pour cause, affaires, famille, vacances etc.  Ils sont donc incontournables.

Cependant, sur un pays comme Haïti, on mérite de s’arrêter un moment question de bien voir clair. Comme dans les autres pays de la planète, transport public et privé coexistent en Haïti. Mais quel transport public? Dans quelles conditions ?  Partout à travers le territoire national, au vu et au su de tous, la plupart de mes concitoyens risquent leur vie en prenant le transport en commun. Y compris moi évidemment. La majorité des camionnettes, bus, camions etc. servant à nous transporter pour vaquer à nos activités ne le devraient point. Ils sont en mauvais état, tombent en panne n’importe quand et n’importe où sur nos routes construites au rabais et délabrées. Hélas, c’est bien le cas. Honte pour un peuple ayant plus de 200 ans d’indépendance…

Une simple observation de nos déplacements à travers la capitale ou en province suffit pour nous montrer notre état. Dans nos camionnettes et nos bus n’offrant nullement de confort,  nous sommes entassés comme des sardines. Ceux qui ne trouvent pas un petit coin pour s’asseoir sont debout tant dans les couloirs des sièges. Lorsque l’intérieur regorge ils s’accrochent, perchés à l’arrière. Bien sûr, Chaleur, inconfort règnent comme maitre et Seigneur sans mentionner le vacarme des passagers.

Nos fameux camions et pickups  transportant à la fois marchandises et personnes viennent colorer davantage ce sombre tableau. Rencontrés surtout en province ou dans les hauteurs de Port au Prince (Kenskoff, Furcy…) on se demande des fois qui les gardent sur nos routes. Bref, le transport en commun en Haïti est exécrable. Qui en est responsable ?  Que dit l’Etat ? Bien sûr on nous souffle toujours à l’oreille «  notre Etat est faible. » D’ailleurs qui n’en est pas conscient ?

On emprunte ces moyens de transport tous les jours. On a conscience des risques si évidents que nous courrons et malgré tout on ne dit rien. On ne change presque rien. On accepte tout. Même si l’on risque sa vie, ce que l’on veut c’est renter chez soi ou ne pas être en retard au bureau ou à l’école etc. Pendant ce temps les années passent cela devient encore plus normal à nos yeux. Néanmoins on continue d’importer des camions, des bus, des pickups d’occasion pour nos transporter. Notre pays est comme une poubelle. On y jette tout ce qui n’est plus utilisable ailleurs. Combien de familles haïtiennes ont porté le deuil a cause de ces « bokota »1. ? On ne peut certainement pas les compter. Cependant on continue d’en faire usage.

Toutefois on peut constater que  certains efforts sont en train d’être faits. On entreprend de moderniser timidement le secteur surtout pour les trajets Cap-Port au Prince, Cayes –Port au Prince etc. Mais le gros du problème demeure. L’état de notre système de transport public est terrible. Il faut y remédier. Comment donc s’y prendre ?

Ce problème à mon avis devrait concerner tous les secteurs de la vie nationale. L’Etat en particulier malgré ses faiblesses. Mais pas seulement l’Etat, le secteur privé doit s’y mettre. Il est temps que nous les Haïtiens, nous puissions jouir d’un transport public de qualité. Grand temps qu’on nous transporte plus comme des sardines mais des humains. Ces cercueils ambulants ne doivent plus nous transporter. La vie est si précieuse pour qu’on la risque de la sorte. J’interpelle la conscience de mes concitoyens et concitoyennes.

1 bokota: terme local pour designer Voiture, camion, bus…usagés, en mauvais état  qui ne devraient plus circuler.

© Billy James RAYMOND


“Baby doc” s’en est allé, et la suite ?

 

 

En Haïti, le fait le plus marquant au cours du mois d’octobre 2014, est bien sur la mort de l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier. Ce dernier étant retourné au pays en 2011 après plus de 20 ans d’exil en France après avoir été déchu en 1986 a rendu l’âme le 4 octobre dernier. Depuis son retour au pays plaintes, manifestations,  revendications se sont fait entendre de la part des victimes mais rien n’a été fait. L’ancien dictateur menait paisiblement sa vie au pays.

Sa mort, pour certains parait comme une punition divine pour les divers crimes qu’il a commis à travers son régime. D’autres en revanche estiment que son départ est une grosse perte puisqu’il n’a pas pu répondre aux questions de la justice. Evidemment les réactions ont plu. Mais quid la suite des procédures judiciaires ?  Beaucoup de défenseurs des droits humains croient et soutiennent qu’avec sa mort tout n’est pas perdu pour les victimes de son régime. Mais connaissant le pays dans lequel on vit, la pauvreté de notre système judicaire ne devrait-on pas être perplexe ? Ne restons pas là.

Cela fait longtemps trois ans que l’ancien dictateur et ses anciens acolytes  vivaient paisiblement au pays rien a été fait pour la réparation des victimes. Maintenant qu’il est mort qu’est ce qui peut être fait ? La justice haïtienne si fébrile pourra t elle s’occuper de cette situation ? Les victimes ont-elles une chance réelle de trouver réparation ? Avec le lot de dossiers qui pourrissent dans les tiroirs de la justice  encore une autre crainte.

Mais quoi ? Certains diront qu’après tout on est en Haïti les affaires de justice n’aboutissent pas généralement dans le bon sens. Surement. Corruption, menaces, malversations couronnent les jugements que notre justice rend. Néanmoins nous sommes certains que cette situation n’est pas une fatalité. Elle est la résultante d’une dépendance du judicaire de l’exécutif. Mais aussi de l’existence d’une justice qui fonctionne médiocrement, entachée de corruption etc.

Bref, notre seul souhait est bien sûr que justice et réparation soit faite.

 

 


Bienvenue aux nouveaux mondo-recrus!

 

credit photo: mondoblog.org
credit photo: mondoblog.org

Il y a tout juste un an je faisais ma mondo-intégration. Retenu pour l’aventure de mondoblog, j’avais hâte de vivre une expérience fabuleuse. Croyez-moi, jusqu’à présent j’en suis fier. Cette année, c’est votre tour d’intégrer cette grande famille. Vous faites désormais partie de la plus passionnante famille de blogueurs du monde francophone. Je me permets au prime abord de vous féliciter. Vous méritez les félicitations car pour être admis ici il faut du talent. Donc, vous tous, peu importe d’où vous venez vous valez beaucoup. Ce que vous savez certainement je vous en félicite.

Notre famille est un monde d’amour et d’humour. Nous avons développé des relations assez serrées qui maintiennent en nous la joie de vivre ensemble. A mon arrivée l’an dernier, je ne connaissais quasiment personne sur la plateforme. Mais au fil du temps, j’ai eu la chance de découvrir la grande bonté de beaucoup de blogueurs. Leur sens de l’humour et surtout leur flamme d’écrire. Tout cela pour vous dire même si nous ne nous connaissons pas physiquement, il est possible de tisser des liens extra.

Je suis arrivé à Mondoblog sans expérience dans le blogging. Mais les conseils m’ont aidé ainsi que les tutoriels. Je vous conseille vivement à faire autant. N’hésitez pas une seconde à vous adresser à un autre mondoblogueur pour une quelconque précision. D’expérience, je suis sûr que vous ne serez point déçu.

Vous allez contribuer d’une façon ou d’une autre afin que notre famille demeure la meilleure dans le blogging francophone. Vous venez apporter davantage de diversité, de variétés sur notre plateforme. Ce sera un honneur de vous lire et de partager avec vous de belles expériences. Ici, c’est chez vous, mettez-vous à l’aise. Aujourd’hui c’est l’espace qui vous est ouvert pour vous exprimer librement en respectant les normes. Profitez-en largement.

Mondoblog a un passé, il vit un présent et aura un futur avec tous les bloggeurs fidèles à la famille. Soyez surtout motivés par la passion d’écrire, de vous exprimer. Car c’est ce qui vous maintiendra en haleine sur la plateforme. Comme mes deux confrères mondoblogueur Nelson et Osman aime me conseiller, je vous dis écrivez, écrivez et écrivez encore…

Bienvenue dans la famille

© Billy James RAYMOND

 

 


Haïti à l’assaut de ses fugitifs

Crédit photo: haitinews2000.net
Crédit photo: haitinews2000.net

 

 

Dimanche 10 août 2014, fin de matinée ensoleillée à Port- au-Prince et ses environs. Encore un évènement malheureux frappe le pays. Un flash à la radio annonce qu’une évasion a lieu dans la prison civile des Croix-des- Bouquets. Et plusieurs dizaines de détenus se seraient échappés. Quoi ! J’ai été stupéfait d’entendre une telle nouvelle. Cela a été le cas aussi de plus d’un Haïtien.

Etait-ce une blague ou quoi ? Cette prison, construite il n’y a pas trop longtemps par le Canada était censée être moderne et sécuritaire. Les agents de sécurité ont été formés aussi par le Canada. Mais cet évènement vient jeter un doute quant à sa réelle sécurité. Du côté des autorités, on est dans l’embarras. Un embarras qui toucherait même le Canada suivant un article paru sur Radio-Canada. L’évasion, a-t-elle eu son origine de l’intérieur ou de l’extérieur de la prison ? Qui sont ceux qui sont impliqués de près ou de loin ? Imaginer que dans ’une prison dite sécuritaire, plus de 300 détenus se sont échappés cela rend perplexe. C’est un grand coup porté au secteur carcéral du pays.

Que fait la police pendant ce temps-là ?

Les autorités ont officiellement mis du temps pour réagir. Cela leur a valu bien des critiques. Néanmoins, elles annoncent des mesures pour ramener derrière les barreaux les évadés. Des avis de recherche, une surveillance des frontières accrue, une forte mobilisation sécuritaire sont entre autres les mesures prises. On rassure la population. La police se dit confiante et promet de tout remettre en ordre. Malgré les faiblesses de notre institution policière, cette dernière a fait un travail appréciable en dépit des moyens limités dont elle dispose.

Ce qu’il faut comprendre de cette évasion.

Ce n’est pas cette évasion qui vient nous informer de la situation carcérale alarmante d’Haïti. Cette dernière est extrêmement critique et on en a pleinement conscience. Evidemment nous sommes dans un pays où les enquêtes aboutissent rarement. J’ai même écrit un billet là-dessus. Déjà en février dernier cette prison avait été attaquée, mais l’enquête n’a pas eu de suite. Faut-il croire que cette fois-ci l’enquête établira les circonstances de cette évasion ? Pourquoi ne pas espérer, cela aiderait à éviter le pire avec ces malfrats.

Entre-temps, il y a plus de 300 d’individus qui courent la nature. Entre autres bandits, malfrats, voleurs réputés, etc. Des évadés qui peuvent semer la terreur au sein de la population. Ils ont été en prison pour la plupart, afin de purger leur peine. Mais d’autres n’ont jamais été présentés devant leur juge. Encore un autre sujet de débat. Toutefois, le commun des mortels semble ne pas appréhender la gravité de cette situation.  Il y a aussi ceux qui ont conscience de la  situation. Ceux-là perplexes, attendent, commentent, et critiquent.

Même si le danger est là, il est nécessaire de retrouver ces fugitifs. Il faut les poursuivre. Plusieurs ont déjà été capturés dont Clifford Brandt. Mais ce n’est pas fini.  Il faut aussi que lumière soit faite sur la question. Des leçons doivent être tirées et les coupables punis. En serons-nous capables ? Bref, ce sont là mes plus grands souhaits.

© Billy James RAYMOND