Désolé (e) mon enfant, mais tu ne naitras pas en Haïti

4 février 2015

Désolé (e) mon enfant, mais tu ne naitras pas en Haïti

crédit photo: hepatoweb.com
crédit photo: hepatoweb.com

Il est courant depuis quelques temps en Haïti que des gens choisissent que leurs enfants naissent à l’extérieur. C’est une pratique qui concerne globalement les familles de la classe moyenne. Mais encore ceux qui peuvent s’offrir un voyage à l’étranger notamment aux États-Unis ou au Canada etc. Des couples mariés, des personnes non mariées sont de plus en plus favorables à ce que leurs progénitures ne voient pas le jour sous le ciel d’Haïti.  Dans la grande majorité des cas, ils vivent en Haïti, ils y travaillent et y gagnent leur vie. Mais, une fois que leurs femmes ou leurs partenaires tombent enceinte ils planifient de les envoyer à l’extérieur pour leur accouchement.

Cela dit, à un certain stade de leur grossesse, ces femmes laissent le pays pour y revenir quelques temps après leur accouchement. Elles rentrent accompagnées de leurs progénitures pour retrouver le reste de la famille qui les attend avec impatience. Pourquoi donc cette situation est de plus de plus en vogue chez nous ? Qu’est-ce qui motive ces couples à adopter ce comportement ? Quels avantages leur apportent cela ? Bref, faire un enfant est une question de choix cependant les choix ont certainement des mobiles…

Les raisons les plus favorablement recueillies

En auditionnant ces personnes les raisons qui reviennent souvent sont primo la question de soins. Notre système de santé est fébrile, c’est un secret de polichinelle. Aller à l’extérieur donne plus de garantie que l’accouchement passera bien. Garantie qu’Haïti est loin d’offrir à ses habitants. Combien de femmes et de bébés sont morts en raison de ce système boiteux ? Un grand nombre en tout cas qu’on ne peut même pas compter.

Secundo, accoucher dans ces pays ouvre à leurs progénitures la possibilité d’un meilleur avenir. S’il survenait une quelconque situation troublante ou périlleuse en Haïti, ils pourraient laisser Haïti sans problème. Car n’étant pas de nationalité haïtienne ils seraient protégés de leur pays. Cela est un atout pour eux d’après les parents. Ces enfants doivent  assez souvent laisser Haïti car la nécessité est imposée à ces parents. Tertio cela traduit une certaine fierté pour ces parents.

 

Mais plus loin…

Tout en n’ignorant pas les multiples difficultés existant en Haïti du système de santé, au système de transport etc. ne peut-on pas déceler d’autres raisons en sous-bassement de cette pratique? La nationalité haïtienne ferait-elle peur à ces personnes ? Peur dans le sens qu’ils ne seraient plus fiers de donner naissance à des progénitures qui auraient la nationalité haïtienne. Notre pays fait face à une grave crise de patriotisme. La fierté nationale n’existe presque plus chez beaucoup de gens. Fuir Haïti parait comme l’alternative la plus raisonnable pour plus d’un.

Cette pratique constitue aussi une manière à mon avis de fuir le pays. Autrefois c’était une fierté de voir naitre ses enfants en Haïti. De nos jours la nationalité haïtienne parait donc comme un fardeau qu’on évite de faire porter à ses progénitures. D’autant plus que ceux qui sont concernés sont ceux qui sont formés, qui ont une certaine culture. Une simple audition de certains étudiants, certains salariés suffit pour montrer à quel point le problème  est important. Je pense qu’au final c’est le pays qui sort perdant.

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