Lettre tardive d’un fils à son père adoré !
J’ai probablement fait l’un des choix les plus difficiles de ma vie en choisissant d’écrire cette correspondance. Elle traduit tout un fleuve d’émotions qui me traverse et surtout une rage démesurée de ne pouvoir l’écrire que maintenant. Il n’est sans doute jamais trop tard pour bien faire. Mais le temps aussi peut être un handicap parfois, surtout quand il aura déjà mis un fossé, un mur…
Bref, en dépit de tout j’aurais bien aimé que tu saches à quel point je suis à la fois ému et touché de pouvoir jeter ces quelques propos sur une page blanche. J’aurais aimé te témoigner en face tout cet océan d’amour, d’admiration et d’appréciation qui s’est installé dans mon cœur pour toi. Il est devenu de jour en jour plus débordant et les vagues ne cessent d’atteindre l’extérieur.
Un amour que j’ai nourri pour toi depuis toujours. Tu as su m’élever et me garantir une éducation saine dans la mesure de tes moyens. Tu as pris soin de moi. Tu m’as tenu gardé plus qu’un trésor que tu avais caché dans les profondeurs de tes entrailles. Bien enfoui et protégé loin de tout ce que pourrait imaginer l’esprit humain.
M’ayant toujours servi d’exemple de respect, de courage, de foi, d’espérance, de combativité… Tu as su incarner en moi au-delà même de ton imagination des valeurs d’un prix inestimable. Ces valeurs m’ont permis d’avancer, comme tu l’as toujours souhaité pour ton unique fils sur la voie de la réussite. Oh ! Que je te suis admirablement et profondément reconnaissant.
J’aurais souhaité te laisser découvrir toi-même la grande fierté qui m’enorgueillit seulement d’avoir un père comme toi. Toi qui ne m’as point épargné le fouet quand c’était nécessaire. Certes, il n’a pas toujours été ta première option quand j’ai failli à un devoir, comme ne pas saluer un personnage dans la rue. Mais tu en as fait un usage de redressement afin de m’orienter dans la bonne direction.
Mais à présent, mon cœur est déchiré et froissé. Tu es si loin de moi et j’ai tellement de regrets, de frustration qui me rongent l’âme. Qu’est-ce que j’ai pu regretter de n’avoir pas pu te raconter tout cela plus tôt ! Tant de regrets de n’avoir pas compris qu’il fallait te témoigner toute mon affection lorsqu’on était tout le temps ensemble toi et moi ! Je sens comme un fardeau trop lourd à supporter de savoir que tu es si loin de nous.
Tant de peine de t’avoir parfois désobéi ! Quand j’ai cru que mes choix étaient ce qu’il fallait faire et que j’ai omis tes volontés. J’aurais tant souhaité que tu sois là en face de moi pour me corriger et m’orienter ! Tes conseils valaient plus que l’or. Mais il est peut-être trop tard. Tu es déjà si loin !
Malgré la force et la pression du temps qui voudraient m’amener à t’oublier, je reste ferme. Je ne bronche pas. Car comment oublier un homme comme toi ? Pour moi tu représentes plus qu’un père. Non je ne t’oublierai jamais ! Peu importe les circonstances.
Père, cette correspondance j’en suis sûr ne te parviendra jamais, et c’est ce qui me fait le plus de mal. Tu ne pourras jamais en lire la moindre phrase. Mais je ne pouvais pas ne pas l’écrire cette lettre, par devoir. C’était si fort, si difficile à retenir. Et puisque jamais tu ne pourras y lancer un regard, j’aurai des conseils aux éventuels lecteurs qui liront cette lettre.
Ne manquez jamais l’occasion de dire à un être cher à quel point vous l’aimez et l’appréciez. N’ayez point honte si vous avez quelque chose qui traverse votre être intime. Si vous avez l’opportunité de vous réconcilier, d’obtenir le pardon, d’exprimer votre affection à un parent ou un ami. Profitez-en ! Laissez votre cœur parler et dites tout ce que vous avez à exprimer.
Ce faisant, c’est comme un fardeau que vous vous épargnerez. Le temps est si dur parfois. Quand il vous enlève toute opportunité de revoir vos proches et vous avez des regrets. Moi j’en ai eu quelques-uns, notamment de n’avoir pas suffisamment profité des occasions que j’avais pour dire à mon père toute l’ importance qu’il représentait à mes yeux, dans ma vie. Cela m’a servi de leçon.
***RIP Cher père adoré !
© Billy James RAYMOND
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