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L’université d’Etat d’Haiti (UEH): l’exemple d’une université divisée!

275 * 183
(credit photo: lautrehaiti.mondoblog.org)
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(credit photo: lautrehaiti.mondoblog.org)


Oserais-je faire semblant d’ignorer et méconnaitre le fonctionnement de l’UEH moi qui y suis encore étudiant ? Comment ne pas chercher davantage afin de cerner ses contours pour pouvoir éclairer encore la lanterne de ceux qui ne sont guère informés sur son mode de fonctionnement ? Non je ne peux pas et je ne veux pas me taire, je veux m’exprimer….

Prestigieuse institution au sein de toute société humaine, l’Université est incontestablement l’une des plus merveilleuse création humaine. Recherche, transmission de savoir et service à la communauté /société, telles sont, entre autres, ses principales fonctions. Pourquoi donc, en Haïti cette institution est-elle traitée en parent pauvre à la fois par les gens du terroir et de l’international? Certainement scruter les multiples facettes de ses réalités pourrait nous fournir quelques éléments utiles…

Bref, les problèmes sont innombrables mais le fonctionnement de l’UEH m’interpelle particulièrement. Il est clair que toute institution, publique ou privée, désirant être efficace et efficiente dans sa mission doive évidemment bien être administrée. Mais ce concept, on dirait fait défaut aux dirigeants de l’UEH. En effet,composée de onze entités et du campus Henri 1er de Limonade, l’UEH a le grand mal de ne pas être logée dans un même campus. Chacune des onze entités est logée dans son royaume et son conseil d’administration ou encore décanat règne en maitre et Seigneur.

Dirait-on cela ne serait pas si grave que cela, si le rectorat, structure censée coiffée l’institution fonctionnait comme cela devrait. Toutefois, ce n’est pas le constat qui est fait. Nous observons une Université plutôt divisée, fonctionnant sans trop grande cohérence dans ses actions. Certaines facultés, on dirait, ne connaissent pas de trop grand souci car on pense à elles. On les fournit quasiment les matériels didactiques nécessaires à un fonctionnement normal, des professeurs et des structures appréciables. On peut citer en exemple la faculté des sciences de Port au Prince (FDS), la faculté d’Agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV).

D’autres sont tout de même passablement bien traitées comme la faculté linguistique appliquée (FLA), la faculté de droit et des sciences économiques (FDSE). D’autres, en revanche,reçoivent des traitements indignes d’une faculté bien qu’on soit dans un pays pauvre. Nous faisons référence à la faculté d’ethnologie (FE), la faculté des sciences humaines (FASCH), l’école normale supérieur (ENS). Ces facultés sont peut-être,à mon avis, les plus mal considérées des dirigeants du rectorat. La preuve en est bien grande pour bénéficier de certains avantages les étudiants doivent investir les rues pour manifester. Ou encore les professeurs doivent entrer en grève tandis que les autres entités fonctionnent normalement comme si tout allait comme sur des roulettes.Où va cette situation ?

Le probleme ne reste pas là. Il est encore même au niveau représentationnel. Dans l’esprit de certains dirigeants et des gens du public, faire partie de telle faculté peut se révéler dangereux ou déconseillé dans la mesure où les étudiants sont mal vus. Ou encore les traitements reçus ne sont pas trop conviviaux.

Que faut-il faire dans ce cas, réformer? Révolutionner? Autant de questionnements qui bouleversent à la fois la tête des gens avisées et ceux désirant un renouveau pour le pays et cette grande institution. Pour ma part, je crois qu’il faut bien considérer la question compte tenu de son ampleur. Il faut que les facultés cessent de fonctionner en vase clos comme des petites universités. Il faut par ailleurs que les recteurs aient une vision d’ensemble pour permettre à l’institution de bien fonctionner, les responsables des décanats aussi doivent pour leur part manifester une volonté pour donner à l’esprit universitaire le libre cours. Viser haut pour un renouvellement de l’UEH, c’est là tout mon plaidoyer.

© Billy James RAYMOND


La patience : une bien rare vertu !


«La patience est amère mais son fruit est doux.» nous dit un proverbe bien connu. On échoue certaines fois dans nos entreprises par ce qu’il nous manque de la patience. Toutefois on en a besoin comme les fleurs ont besoin de l’eau et du soleil pour croître. La patience nous échappe parfois et ce sont des gaffes qu’on encaisse. N’est-il pas temps que l’on y pense pour être plus assuré dans notre vie ? C’est la grande question de ce billet…

Dans la grande majorité de nos sociétés actuelles la culture de certaines vertus est très négligée. On s’en fiche complètement. On préfère croire en nos gadgets, nos outils technologiques et ainsi négliger parfois ce qui est si noble. Peut-être me dirait-on en quoi une vertu comme la patience peut servir à nos sociétés à l’heure actuelle. C’est le progrès constant à pas de géant qui importe. Le monde évolue. Il faut évoluer à son rythme.

Mais au final on verra qu’on aura confondu vitesse et précipitation. On aura mal compris ce que c’est que la patience. Mais aussi tout ce qu’elle peut entraîner comme conséquence. Qu’est-ce que donc la patience pourrait nous enseigner dans notre mode de vie actuel ? Serait-elle encore importante ? Quid ceux-là qui en font une règle ou encore une boussole ?

La patience et son important dispositif.

Avoir de la patience c’est lorsque l’on sait attendre. Et attendre ici ce n’est pas rester dans son petit coin à espérer que la manne tombe du ciel. Que la chance nous sourit. Que les portes s’ouvrent d’elles-mêmes, que les résultats se concrétisent d’eux-mêmes. C’est quand on ose croire et espérer en dépit de tout ce qui peut arriver.

C’est lorsque l’on se donne à fond pour réaliser quelque chose d’utile pour soi et aussi pour la société. La patience nous amène à concrétiser nos rêves les plus chers ; à gravir les échelons les plus élevés. Elle nous amène à garder la foi dans les circonstances les plus noires et troublantes.
Elle nous incite au travail continu et à une confiance certaines fois démesurée pour atteindre un but. Elle nous aide à construire, à charpenter notre existence voire celle des autres. A cet effet, on obéit au principe de ce proverbe qui dit : « Il faut donner du temps au temps.» C’est-à-dire qu’il ne sert à rien de se précipiter si on est sage et prévoyant. Toute chose demande du temps.

N’est-ce pas La Fontaine qui disait « Rien ne sert de courir il faut partir à point.» ? Absolument il voulait nous enseigner que la patience et la persévérance au final payent. Car «Goutte à goutte on emplit la cuve.» D’un seul coup on n’arrive pas à tout faire, à tout concrétiser.

La patience nous enseigne l’importance du temps et le pouvoir de la foi. En outre, elle nous aide à créer, à inventer. Souvenons-nous de Thomas A. Edison, il a été un modèle de patience et de courage extraordinaires.

La vie pour certains d’entre nous devient plus facile grâce aux inventions technologiques. Mais cela ne détruira jamais la profondeur de la patience. Cela n’effacera jamais son caractère essentiel de notre vie. Au contraire il faut en profiter pour travailler plus dur et plus sûr.

Nous qui avons négligé la patience il est temps que nous lui donnions sa place dans nos vies. Il faut la chercher, soupirer après comme une biche soupire après des courants d’eau. Il faut la cultiver, l’enseigner, la partager. Notre monde en a grandement besoin. Ses leçons sont bénéfiques. Ce n’est qu’à nous qu’il revient de nous mettre à son école.

© Billy James RAYMOND


« Oh ! Dilapidateurs » donnez donc une chance à Haïti !

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Frustration, désespoir, peine, consternation, crainte, dégoût… Sont entre autres les sentiments qui m’envahissent le cœur en écrivant ce billet. Ces sentiments deviennent presque le pain quotidien de la majorité des Haïtiens notamment les jeunes … C’est révoltant ! Je ne sais plus ce que ce billet représente pour moi. Une lettre, une exhortation, une mise en garde, une sollicitation, bref… il traduit ce qui m’exaspère.

Voilà bien 210 ans que ce pays est indépendant. J’ai bien dit 210 ans. Et le bilan de ces deux siècles et dix ans d’existence pour le peuple est plus que lourd. C’est un fardeau. La dépravation à la fois physique, morale, spirituelle… de ce pays le prouve.

Ma chère Haïti est comme une femme violée, maltraitée, délaissée de ses enfants, pillée, foulée aux pieds. J’en ai marre ! Poser la problématique de cette situation est plus que problématique pour moi. En effet le résultat d’aujourd’hui n’est-il pas la conséquence d’une mauvaise gestion antérieure du pays ? Qui sont ceux qui contribuent à anéantir ce beau pays ? Comment éradiquer ce mal qui nous détruit ?

C’est avec pitié que j’implore une grâce de la part de ceux qui dévorent ce pays. Les hypocrites qui font semblant de l’aimer et qui l’anéantissent à petit feu. On entend généralement plusieurs discours sur les causes de la misère de ce peuple.

Certains disent que c’est « le diable » qui nous tient enchaînés. D’autres en revanche nous accusent nous-mêmes en tant que peuple. D’autres encore accusent la communauté internationale. Qui sont ceux qui dilapident, anéantissent, dévorent ce pays ? Est-ce si difficile à trouver les réponses ou du moins à dénoncer ceux qui sont les vrais responsables ?

Quant à moi, je vise d’abord les responsables politiques de ce pays. Depuis l’indépendance dans quelle direction nous ont emmenés les politiciens ? N’est-ce pas  aux politiques d’organiser la cité ? Notre Etat est plus que faible. La politique est une affaire de vol, de pillage des caisses de l’Etat afin de garantir la domination d’un petit groupe. Oh dilapidateurs quand donnerez-vous une chance à  ce pays ?

Les élites économiques détiennent 95 % des richesses, que font-elles en matière de création d’emplois, d’investissement ? Préoccupées par le gain, elles ne cherchent pas  le progrès du pays. Oh dilapidateurs vous avez profité des avantages de ce pays, mais bon sang faites quelque chose pour l’aider à sortir de ce cauchemar. Donnez donc une chance à Haïti.
Nous Haïtiens ne nous sommes pas tous coupables ? Chacun de nous peut apporter sa petite pierre à l’amélioration de la vie de notre peuple. Mais que faisons-nous généralement ? Nous accusons les autres et nous ne fichons rien. Il est temps de donner ce que nous avons comme potentialité pour servir ce pays.

La communauté internationale êtes-vous innocente ? Je vous mets aussi sur le banc des accusés même si c’est à un degré moindre. Car à mon avis c’est aux Haïtiens qu’il revient premièrement de prendre le destin de ce pays en main. Même s’il faut tenir compte de la situation géopolitique. Mais elle est aussi coupable cette communauté internationale.J’allais oublier « nos bons amis… » Comme disait l’autre : « Les pays n’ont jamais d’amis ils n’ont que des intérêts ». Vous avez poursuivi vos intérêts économiques et politiques dans ce pays et contribué à enfoncer le clou de la misère dans ses entrailles.

Vos projets ont eu des effets plutôt de courte durée. Bien entendu c’est à vous que vous pensez, tant que ce pays tendra sa main pour réclamer son aumône cela servira votre intérêt. Quand un don est fait des experts sont automatiquement envoyés pour assurer le travail et boom tout l’argent s’en va.

Les ONG (Organisations non gouvernementales), c’est époustouflant d’en parler. Leur nombre dans ce pays est si élevé que si elles avaient de véritables plans pour nous ce pays  se développerait. Mais que font-elles ? Au vu et au su de tous elles ne font que gaspiller de l’argent, les dons reçus. Sauf quelques petits projets sont réalisés. Je ne nie pas le service qu’elles rendent au pays certaines fois. Mais elles ont leur part de responsabilité aussi.

Qu’est-ce qui sera fait à court, moyen et long terme pour ce pays ? Je n’en sais rien, mais malgré tout j’ose croire encore en un lendemain meilleur. Mais il faut que ceux qui dilapident ce pays cessent leur pillage pour laisser au peuple le moyen d’espérer, de croire, de se construire…Haïti veut une chance ! Elle veut revivre…

© Billy James RAYMOND


Un vrai et profond sourire pour tous !

credit photo: flickr.com
credit photo: flickr.com

A travers le monde il y a des gens qui ont besoin de recevoir un sourire. Ce qui peut changer beaucoup de choses dans leur vie. Ce geste simple souvent négligé a néanmoins beaucoup de valeur. C’est pourquoi je dédie ce billet à tout un chacun et j’espère que par votre sourire beaucoup de cœurs retrouveront la joie…

L’être humain, comme nous le savons, a des besoins illimités. Ces derniers peuvent être de divers ordres. On pourrait citer entre autres des besoins matériels et immatériels. Le sourire, souvent négligé ou mal compris fait partie de cet ordre de besoins immatériels. Nécessairement comme tout besoin, lorsqu’il est satisfait l’individu s’en réjouit…

En cette saison de fête de fin d’années, beaucoup d’émotions et de sentiments se dégagent. Des cadeaux sont offerts partout à travers le monde. Mais certaines fois il y a des gens qui n’ont pas nécessairement besoin de choses matérielles. Ils sentent le besoin d’affection, de tendresse et de sérénité, etc.

Ils ne sont pas toujours satisfaits ou très peu. Dans ce cas est-il toujours nécessaire de faire sentir sa présence dans les choses matérielles et négliger les immatérielles? Un sourire vrai et profond est-il sans valeur dans tout cela ?

Le pouvoir d’un vrai et profond sourire.

Le rôle et la valeur d’un vrai et profond sourire sont la plupart du temps incommensurables. Il faudrait seulement interroger la personne qui le reçoit pour pouvoir avoir une idée, j’ai bien dit, une idée sur son importance. Ou encore lorsqu’on en bénéficie alors qu’on en avait ressenti un grand besoin.

Le sourire vrai et profond est non seulement d’une grande importance pour celui qui le donne, mais aussi et surtout pour celui qui le reçoit. Il traduit un geste d’affection, d’attention, de tendresse, d’amour et de partage… Il rend fou de joie et comble le cœur de bonheur, d’assurance, d’optimisme et d’espoir.

Le sourire vrai et profond bannit toute rancœur et parfois le dégoût. Il a l’étrange pouvoir de faire naitre entre deux ou un groupe de personnes un courant dont l’intensité n’est pas facilement mesurable. A partir de là, beaucoup de choses peuvent arriver. Des cœurs peuvent revivre et le bonheur, la confiance, la paix… ces valeurs inestimables et profondes peuvent commencer d’exister.

Tout le monde au moins une fois dans sa vie ressent la nécessite d’un sourire vrai et profond. Cette nécessite lorsqu’elle est assouvie transforme et égaie. On n’a pas besoin d’être riche, pauvre, blanc, noir ou autre pour partager un sourire avec autrui. La chance que l’on a est que tout autour de nous sans nous rendre compte il y a plein de gens qui attendent ce geste de notre part. Et que nous pouvons le manifester à tout moment et dans n’importe quelle circonstance.

Les enfants, les vieux, les adultes, les souffrants, les victimes… attendent de notre part un vrai et profond sourire. Si nous pouvons leur offrir des choses matérielles en cette période de fête selon nos différentes traditions faisons-le. Si nous ne le pouvons pas, ce n’est pas la fin du monde encore moins une fatalité. Par conséquent qui que nous soyons partageons à nos semblables où qu’ils soient un sourire vrai et profond. Avec ou sans argent, le sourire a toujours le même pouvoir de transformation de l’autre. Qu’attendons-nous pour sourire à celui ou celle, celles ou ceux qui sont près de nous ?

Sourions encore et sourions toujours…

© Billy James RAYMOND


Noël à la caribéenne !

312 *312 
( Par greatsong.net)
312 *312
( Par greatsong.net)

Chaque région du globe présente des traits particuliers tant du point de vue physique, représentationnel, historique etc. Essentiellement la Caraïbe dans son incomparable diversité n’en fait point exception. A chaque fois que, nous autres mondoblogueurs de cette superbe région, écrivons et discutons sur notre région beaucoup d’émotions nous envahissent. En ce sens nous avons pris l’initiative de décrire comment Noël y est célébrée. Encore un point marquant de notre diversité. Lisez et dégustez ce billet collectif signé de 9 d’entre nous. Surtout réagissez…

Axelle Kaulanjan
Début décembre, à mon arrivée en Haïti avec Bébé, sur la route de Bourdon, vers Pétion-Ville, seul signe que Noël approche, ces petits arbres secs, dépourvus de feuilles, peints en blanc, les pieds coulés dans un petit pot de « Ti Malice »* rempli de béton. L’année dernière déjà, j’avais remarqué cet arbre de Noël, symbolique, à mon sens, de la résilience typiquement haïtienne. Cette année donc, pas de sapin, mais cet « arbre-de-Noël-choléra », comme l’a surnommé un des amis de Monsieur, en voyant la photo de notre arbre décoré. Avec ce côté frêle, presque chétif, mais en même temps si bien décoré et apprêté avec tous les atours habituels d’un sapin européen, cet arbre à lui seul symbolise, à mes yeux, cette situation de bigidi**, toujours entre deux des pays caribéens. Seuls changent les fards.


*Ti Malice est une marque de beurre haïtien reconnaissable à ses gros pots jaunes.
** Le bigidi est un concept mis en valeur par la chorégraphe guadeloupéenne Léna Blou qui, ayant observé les positions récurrentes des danseurs de gwo-ka, a observé que « (…)c’est comme si le corps était vrillé, fixé sur son ancrage personnel, repère infaillible de son identité intrinsèque et que d’emblée avec une apparente facilité, il pouvait exceller dans l’art du déséquilibre, grâce à ce verrou de sécurité qui le maintenait debout même si il était disparate. » https://fr.lenablou.fr/fr/Lenablou/le-bigidi.html

Berliniquais
Décembre à Paris, c’est le moment où la Ville-Lumière mérite plus que jamais son resplendissant surnom. Les illuminations de Noël, ce n’est certes pas ça qui manque ici. Mais alors où est la musique ? Où sont les cantiques ? En Martinique, à peine les bougies de la Toussaint se sont-elles consumées dans les cimetières que toute l’île entonne des cantiques pratiquement sans interruption jusqu’à la veillée de Noël, huit semaines plus tard. Mais pas ici.
Perdu dans mes pensées, je monte dans une rame de métro bruyante et brinquebalante à la station Bonne Nouvelle. Bonne Nouvelle, dites-vous ? Tiens donc… Le vacarme des freins, des portes et des voyageurs surmenés s’évanouit. J’entends le cri-cri lointain des grillons. La température monte. Les néons blafards laissent la place à une belle nuit étoilée. Battement de tambours, de chachas et de ti-bwa. Une fervente cacophonie de voix avinées se fait entendre, dans un unisson approximatif :
« Oh ! la BONNE NOUVELLE (bis) /Qu’on vient nous annoncer ! /Une mère est vierge (bis) /Un sauveur nous est né.» Le 20 Minutes que j’avais en mains à l’instant se métamorphose sous mes yeux en recueil de cantiques, l’indispensable Annou chanté Noël, compilé par Loulou Boislaville et ses acolytes il y a un bon demi-siècle. Lignes 5 et 6. Des ritournelles plus ou moins paillardes, en créole, s’intercalent sournoisement entre les cantiques sacrés au français châtié des contemporains de Molière. Ligne 7.
Je descends à Pont-Marie, et la faille spatio-temporelle se referme avec les portes de la rame derrière moi. Quand on le souhaite vraiment, même le métro parisien peut chanter Noël à la manière des Martiniquais.

Billy
Quand la Noël arrive en Haïti, on le sent. Notamment à Port-au-Prince. Oui ! A cette époque, on entreprend toutes sortes de décorations partout dans les villes et même dans des zones rurales. On sent venir l’odeur festive de fin d’année. Les médias et autres associations organisent des concours pour récompenser de nouveaux talents. De la musique, bref il y a de la festivité dans l’air. Les 24 et 25 décembre tout le monde est à la rue pour fêter notamment les jeunes et les ados. On va à l’église en famille pour célébrer la messe de minuit et on mange ensemble. C’est l’occasion aussi d’offrir de petits cadeaux aux enfants. Parfois on s’endette pour bien fêter et après le poids des dettes affole. En dépit de tout c’est la fête de la joie, de l’amour, du partage, d’un peu de liberté pour les jeunes et les enfants. Cela reste la fête de toutes les catégories et chacun la célèbre selon ses moyens. Un chaleureux joyeux Noël à tous !

LaNaveDeambula
J’avoue que le thème m’a au début un peu déconcerté pour le mot « Caraïbes ». Je vis à Bogotá et je ne connais pas la côte. La capitale Colombienne a un climat « froid », cela influence beaucoup la culture et on pourrait dire que cela engendre comme plusieurs Colombies aux ambiances totalement différentes et où les influences socioculturelles diffèrent aussi.

Je pensais à ça au moment où je suis sortie dans la rue, aujourd’hui (7 décembre) et où c’était le jour de las « velitas » (des bougies), les rues s’éclairent avec des bougies qui se fraient un chemin entre les passants, elles se dessinent au milieu de la foule. Noël ici en Colombie(s) est une attraction. N’importe quelle décoration lumineuse attire les familles qui sont de sorties pour admirer des parcs qui débordent de décorations lumineuses jusqu’à nous en éblouir. Alors qu’en France, Noël est un moment casanier, toutes les familles s’enferment ensemble dans les maisons, ici noël c’est en famille sur le pas de la porte, chaque maison possède des enceintes pour animer les jambes et une marmite (dans laquelle je pourrais rentrer) pour nourrir tout le monde. Alors Noël est en famille mais avec la porte ouverte à l’inconnu, au voisin qui passe par là.

Mylène
Quand mes amis de la France hexagonale ou d’ailleurs me questionnent sur Noël en Guadeloupe, je m’amuse toujours à en rajouter un peu, voire beaucoup plus pour leur faire plaisir, car après tout, durant les fêtes, c’est le moment ou jamais d’être charitable.
Je leur raconte que nous participons TOUS aux fameux « chanté nwèl » ; que le jour du réveillon, nous mangeons TOUS des mets traditionnels succulents – boudins, accras, riz, pois et viande de porc…; que nous buvons TOUS énormément de « ti punch » et encore plus de champagne ; que nous dansons TOUS sur du Kassav et des musiques « spécial fêtes » ; que nous sommes TOUS heureux, suivant l’esprit de Noël. Leurs yeux brillent, BRILLENT !
Et ensuite, je leur dis la vérité : le Noël Caraïbe, bah, c’est (un peu) comme partout ailleurs, le soleil en plus.

Nelson Deshommes
Comme dans de nombreux pays, les haïtiens commencent à préparer Noël dès le début du mois de décembre. Les chants de Noël occupent la première place à longueur de journée à la radio. Les artisans de fanal s’activent pour illuminer les rues de la capitale avec leurs maisonnettes en papier qui font le bonheur de plus d’un.
Si la tradition de la fête de Noël demeure encore vivante dans l’église, sur un plan purement social on ne prête plus d’attention à cette grande fête familiale.
Autrefois il était question qu’on envoie des cartes de vœux à ses amis et à sa famille. Aujourd’hui cela ne se fait plus. Rarement on trouve des gens qui vous envoient juste un texto ou un message en utilisant les réseaux sociaux. On apprend plus aux enfants à écrire des lettres au Tonton Noël et de garder espoir de se réveiller avec plein de cadeaux.

Osman
Fin novembre-début décembre, le décor est planté pour recevoir le personnage, même s’il y vient rarement. Les airs de noël envahissent les ondes des radios. Les magasins sont décorés à l’effigie du « tonton » aux barbes blanches. Les sapins prennent possession des maisons et des rues.
24 décembre en soirée, ne demandez pas à personne de rester à la maison. Les rues bondent des jeunes. Le Père de Noël est quelque part, donc il faut le rencontrer.
Aux alentours de minuit, toujours dans la nuit du 24 au 25, après la messe, place au « réveillon ». Le riz au pois et le bouillon traditionnel font sortir de grosses gouttes de sueurs. Des haut-parleurs vomissent des décibels. Une gorgée de tafia par-ci, un morceau de « griyo » par-là. Et ensemble on chante : « Joyeux Noël et bonne année » !

Tilou
En Ayiti, la Noël a changé depuis quelques temps. Les sapins se font plus rares, les rues se vident des marchandes de guirlandes. Nos quartiers ont perdu leurs couleurs et nos villes, leurs chaleurs.

Plus triste encore, c’est l’esprit de la fête qui s’effrite. Certains avouent ne plus célébrer la Noël parce qu’ils n’ont rien dans la poche, d’autres ne reconnaissent le père Noël qu’en celui qui peut les nourrir. Les souhaits ne s’entendent plus, les vœux ont disparus.
Beaucoup d’entre nous, nostalgiques, prions que les situations économiques et sociales du pays s’améliorent pour que revivent les couleurs de notre enfance. Mais peut-être que nous nous y prenons mal : Au lieu de chercher notre père Noël en autrui, pourquoi ne pas être le père Noël dont a besoin l’autre ? C’est mon vœu pour les fêtes qui s’amènent. Bon Noël à la Caraïbes et à la terre entière !

Zacharie Victor
L’arrivée de Noël en Haïti apporte de nouvelles conceptions et change le quotidien des gens. Surtout en milieu urbain, c’est un moment favorable pour tirer profit économiquement. Les magasins, les boutiques, les entreprises et quelques maisons sont décorés. A la tombée de la nuit, la ville se transforme en une vraie ville de lumière et d’esthéticité. Il y a rabais sur presque tous les produits. Des concours sont organisés, les publicités sont fréquentes sur tous les medias également dans les rues. Les offres sont abondantes, si vous achetez tels produits, vous aurez tels primes. Par ailleurs, on assiste à la multiplication des marchandes dans les rues, sur les places publiques avec des produits très convoités. A cet effet, ça crée une véritable tension ou concurrence au sein des vendeurs ou des consommateurs. Dans différents quartiers, des fêtes sont organisées, soit en famille, entre amis ou pour toute la communauté.

Noël c’est surtout une fête de partage, de joie et d’amour. Joyeux Noël à tous !

© mondoblogueurs caribéens !


En Haïti, la question du salaire minimum provoque des remous !

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(Par haitilibre.com)
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(Par haitilibre.com)


Le conseil supérieur des salaires (CSS) a annoncé fin novembre dernier que le salaire minimum pour le secteur de la sous traitance allait tomber à 225 gourdes. Cette décision devrait entrer en vigueur en janvier 2014. Soulignons que le salaire minimum a été fixé par la loi du 6 octobre 2009 à 300 gourdes mais n’a jamais été appliqué par le patronat. Aussi, cette décision vient encore aggraver la situation sociopolitique et économique du pays. Depuis, manifs, mobilisations et autres réactions se multiplient…

Quant aux grandes industries de transformation, on en compte très peu en Haïti. D’ailleurs le secteur secondaire ne représente que 17% du PIB du pays. Les rares industries existant œuvrent essentiellement dans la sous-traitance. Mais quelles sont les conditions de travail auxquelles sont soumis les ouvriers ? Comment sont fixés les salaires ? Permettent-ils aux ouvriers de survivre ? Seul un regard objectif sur la réalité peut nous en dire davantage.

Les ouvriers haitiens travaillent dans des conditions vraiment peu agréables. Constituant une main d’œuvre à bon marché faute de formation adéquate, ils en souffrent beaucoup. Dans la sous traitance le 06 octobre 2009, «la loi Benoit», du nom de l’ancien député de Pétion Ville Steven Benoit, avait fixé le salaire minimum à 300 gourdes. Et ce pour une durée de 8 heures de travail journalier. Mais le patronat, selon plusieurs sénateurs du pays et certains observateurs, refuse de l’appliquer. Et pis il augmente le quota de production journalière des ouvriers.

Ce qui fait que la situation de ces ouvriers se complique de jour en jour. Ils ne sont pas bien nourris dans les ateliers, ne bénéficient presque pas d’allocation. En plus, ils doivent pour la plupart, payer le loyer, envoyer des enfants à l’école et subvenir aux besoins de leur famille. Avec quoi alors ? A oui avec une pitance !! Alors leur situation est plus que difficile.

Vient ajouter à cette situation déjà difficile pour les ouvriers, une décision du conseil supérieur des salaires (CSS). Ce dernier fraichement installé a décidé de baisser le salaire minimum de 300 à 225 gourdes. (Taux du dollar américain par rapport à la gourde ce lundi 16 décembre est de : 1 $ US = 43.75 gourdes). Décision qui devrait entrer en vigueur à partir du mois de janvier 2014 après la publication du président de la république.

Depuis, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer cette décision. Des déclarations se multiplient à travers les medias du pays pour dire non à ce nouveau salaire. Les organisations populaires se mobilisent pour protester contre cette décision. Les principales victimes c’est-à-dire les ouvriers de ce secteur se mobilisent aussi. Mardi 10 et mercredi 11 décembre ils ont gagné la rue pour faire passer leur frustration face à cette décision.

Ils ont débarqué à la SONAPI plus précisément à l’atelier de Me Charles Henri BAKER, ancien candidat à la présidence du pays. Ils ont vilipendé quelques matériels de l’atelier. Chose très regrettable puisqu’ils pensent que c’est la violence qui les aidera à obtenir satisfaction.

En outre, le mercredi 11 décembre écoulé ils ont été empêchés de gagner l’hôtel Oasis à Pétion Ville où se tenait une réunion du conseil supérieur des salaires. Ils voulaient, selon leur déclaration, donner un message à ce conseil. Ils ont dénoncé les forces de l’ordre qu’ils accusent de défendre les intérêts des nantis du pays. Ils réclament entre autres, 500 gourdes comme salaire journalier.

Les arguments du patronat et du CSS se résument par rapport au risque de fuite de capitaux qu’il existe pour un salaire minimum plus élevé. Mais d’autres analyses montrent qu’un ajustement du salaire de ces ouvriers ne va pas provoquer l’effritement de l’économie haitenne comme le prétend le patronat.

Finalement qui est ce qui paye les pots cassés ? Qui sont les vrais responsables? Que faire ? Les questions sont tellement nombreuses qu’on aurait tendance à croire que leur nombre empêcherait de résoudre les problèmes. Mais il faudra un jour ou l’autre s’engager sur la voie du changement par rapport à cette question de salaire minimum au pays. Syndicats, patronat et l’Etat doivent se mettre d’accord.

© Billy James RAYMOND


Dany Laferrière est élu à l’académie française !

275*183
(Par cominmag.ch)
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(Par cominmag.ch)

Depuis la mort d’Hector Bianciotti le 12 juin 2012, il restait une place vacante à l’académie française. La condition sine qua none pour faire partie de ce royaume dit-on des immortels de la langue française est qu’il faut passer par des élections. Ces dernières ont bien eu lieu ce jeudi 12 décembre 2013. Et ce jour est devenu une date historique pour Haïti et pour le Québec. C’est Dany Laferrière qui est devenu l’heureux élu et qui va occuper le fauteuil numéro 2. Il y a de quoi être fier…

Le 13 avril 1953, Windsor Klébert Laferrière est né à Port au prince, capitale d’Haïti. Par crainte des représailles du gouvernement de François Duvalier il a été envoyé vivre avec sa grand-mère à Petit Goave. De retour à Port au Prince vers l’âge de 11 ans, il y fait des études secondaires. Etant devenu chroniqueur culturel à l’hebdomadaire le Petit Samedi soir et a radio Haïti inter, il allait par la suite fuir le régime de Duvalier. Il craignait d’être assassiné comme son ami Gasner RAYMOND alors âgé de 23 ans.

Parti pour Montréal, il a pu travailler dans des usines jusqu’en novembre 1985. A cette date son roman intitulé comment faire l’amour a une Nègre sans se fatiguer est publié. Ceci lui a donné une bonne visibilité.

Ecrivain, intellectuel et scénariste canadien il s’est engagé dans la littérature avec audace. Il a reçu beaucoup de récompenses pour ses œuvres. Entre autres, en 2002 prix RFO du livre pour «cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit ? » En 2009, pour son roman intitulé « L’énigme du retour », il a reçu le prix Médicis. Puis, le Grand prix du livre de Montréal pour « L’énigme du retour ». En 2010, grand prix littéraire international Métropolis bleu. Encore en 2010, doctorat honorifique de l’Université du Québec à Rimouski. Et le dernier en date, c’est bien sûr son élection à l’académie française au premier tour du scrutin.

Quant au scrutin il a été élu avec un total de 13 voix sur 23 dans l’académie française fondée par richelieu en 1635. Cette élection est historique à mon avis puisque Dany Laferrière est devenu le 2e noir à être élu à l’académie. Il est devenu aussi le premier Québécois et le premier Haïtien à siéger sous la coupole. En plus il est devenu le plus jeune actuellement à l’académie. C’est bien un grand évènement pour Haïti et pour Montréal.

Actuellement en Haïti pour le festival du film québécois en Haïti, Dany a exprimé toute sa fierté et tout l’honneur qu’il a d’être élu. Sa femme et ses enfants aussi sont heureux de voir Dany devenir un immortel de l’académie. Beaucoup de messages de congratulations et de satisfactions sont venus de par le monde pour saluer cette élection.

En Haïti, tout comme à Montréal, on est heureux de voir un fils de la terre d’Haïti qui aura entre autres, comme tous les académiciens, la mission de veiller au respect de la langue française et d’en composer le dictionnaire. Il occupera le fauteuil de Montesquieu et d’Alexandre Dumas fils. Dany nous sommes fiers de vous et déjà bon travail cher académicien. Continuez à produire et à donner de beaux exemples.

@Billy James RAYMOND


Madiba, l’humanité ne saura t’oublier!

Crédit  photo: 600*430-theelders.org
Crédit photo: 600*430-theelders.org


Vibrants hommages, grandes émotions, profonds regrets, sympathies partagées, grand dévouement etc. autant de gestes, sentiment et plus encore sont manifestés à la disparition de ce grand icone mondial qu’est Nelson Mandela. Certes son corps physique n’a plus de vie mais Madiba continuera d’exister…

La vie de Mandela sur terre aura été extrêmement remarquable et exemplaire. Certes comme la vie de tout être humain, je suppose qu’elle n’aura pas été parfaite. Néanmoins tellement de merveilleuses choses ont été accomplies pendant cette vie, même son imperfection ne devient guère importante. De par le monde, les articles pleuvent depuis sa disparition. Beaucoup de gestes, de messages, d’interventions sont faits et envoyés en son honneur. Mais une fois les différentes célébrations auront pris fin, cessera-t-on d’honorer la mémoire du grand Madiba ? Certainement non.

Je ne veux pas faire ici l’énumération de tout ce que ce grand homme aura rendu et surement continuera de rendre comme service à l’humanité, d’ailleurs je ne pourrais point. Mais je veux aussi modestement lui rendre hommage à travers ces quelques lignes.

L’humanité ne saura oublier Madiba par ce qu’il a été un héros hors pair sa vie durant. A travers sa vie, les décisions qu’il avait prises on aura toujours à trouver des exemples, des traces à suivre. On ne saura oublier Madiba parce qu’il est un héros unique en son genre. Les actions qu’il a posées pendant le règne de l’Apartheid, sa présidence et même jusqu’à sa mort suffisent pour témoigner.

Comme il a lui-même déclaré dans le Rand Daily Mail : «toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »

Madiba a aidé son pays à devenir un pays uni et démocratique. Le monde entier lui doit reconnaissance. Son parcours et ses actions sont uniques. Il était courageux. Il a travaillé pour la paix et son message a touché des millions de cœur à travers le monde. Comment oublier un tel homme ? Son histoire, ses actions et son parcours doivent être enseignés dans les universités, les écoles, les associations… à travers le monde.

Il faut perpétuer la mémoire de ce grand homme de génération en génération. Les enfants, les jeunes, les vieux… du monde entier doivent savoir ce qu’il a fait, les services qu’il a rendu au monde entier. Partout ses messages, ses citations etc. doivent rayonner car l’humanité ne saurait en aucun cas oublier cet homme hors du commun.

Adieu Madiba ! Que ton âme repose en paix. Mais nous ne t’oublierons jamais.

@ Billy James RAYMOND


Un voyage qui a profondément marqué l’histoire de l’humanité !

800*499
(Par www.paranormal-info.fr)
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(Par www.paranormal-info.fr)

Zoom historique : 6 décembre 1492- 6 décembre 2013, cela fait exactement 521 ans depuis que Christophe Colomb avait débarqué dans une baie de l’île de Bohio. Quelques jours plus tôt il a été sauvé en retrouvant la terre dans la nuit du 11 au 12 octobre après plus de deux mois en mer. Son voyage presque parfait allait avoir beaucoup d’impacts sur l’histoire de l’humanité en générale et de l’occident en particulier. Réfléchissant à tout cela j’ai eu l’idée d’écrire ce billet que je dédie à tous ceux qui, de près ou de loin, ont été touchés par ce voyage.

Préparatifs et réussite de ce voyage :

Après avoir rencontré beaucoup de péripéties et d’obstacles, tout était fin prêt. Le voyage dont il avait tant rêvé pouvait enfin se réaliser et Christophe Colomb était sans doute ravi. Ce voyage avait comme objectif premier d’atteindre les Indes orientales en passant par l’Atlantique en quête d’épices, c’est surtout un but commercial. Mais cette route qu’allait découvrir C. Colomb allait être dans l’histoire de la navigation internationale une heureuse découverte.

Parti le 3 aout 1492 du port de Palos de la frontera (Huelva) avec les bénédictions de la couronne espagnole, Colomb se lançait dans son aventure avec passion et foi. Avec trois bateaux et près de 90 marins l’aventure s’annonçait plutôt bien. Son brillant esprit et son optimisme lui faisaient espérer malgré les embuches rencontrés en haute mer. Il avait foi.

Son ambition était grande. Il voulait démontrer au monde européen de son époque que les Indes orientales étaient atteignables à partir de l’Atlantique. Deux mois s’étaient écoulés et la traversée devenait plus longue. Manque de nourriture et d’eau douce se faisait sentir. La pression montait et Colomb continuait d’espérer malgré la menace de l’équipage qui désespérait. Et tout à coup dans la nuit du 11 au 12 octobre à 2 heures du matin la terre était en vue. (Tierra !!!). Colomb appelle cette terre San Salvador.

Oui ils étaient sauvés Colomb et les marins. Mais persuadé qu’il avait atteint les Indes Colomb avait déjà hâte de raconter son succès. Au fait c’était un monde nouveau qu’il venait de découvrir. Ce voyage très connu des historiens et du grand public allait avoir des retombées positives et négatives…

Ce que ce voyage a eu comme conséquences :

Je ne prétends nullement ici établir la liste exhaustive des conséquences de ce voyage mais j’essaie de brosser un petit tableau.
Guy Martinière a écrit : « En deux siècles, dix générations d’historiens ont fait de 1492 un véritable laboratoire de l’écriture de l’Histoire. La relation privilégiée établie entre l’Europe et le continent américain, la domination exercée par ces «deux mondes» du Nord sur l’ensemble planétaire ont permis d’élaborer un modèle d’interprétation où les voyages de découvertes maritimes, au centre desquels se trouve celui de Christophe Colomb, sont devenus le symbole de la naissance des temps modernes dans l’histoire universelle. (In l’état du monde en 1492, La découverte, 1992, p.539)

Bref ce voyage est considéré comme une rupture majeure entre le moyen-âge et les temps modernes dans l’historiographie de la civilisation occidentale (Wikipédia)

Pierre Chaunu renchérit : « voyez le miracle de Colomb. En moins de 10 ans, les routes maritimes qui, trois siècles durant, assureront le meilleur des relations entre l’Europe et l’Amérique, sont à peu près définitivement fixées.» (In conquête et exploitation des nouveaux mondes, PUF, Nouvelle Clio, 1969, p.267.) Et moi j’ajouterais le pire des relations aussi. C’est bien un des fruits de ce grand voyage.

En outre, c’est à partir de ce voyage que le Christianisme, religion que Colomb chérissait tant (Heers 1991, page 571) allait faire son apparition dans le nouveau monde. On rapporte que Colomb planta une croix à la baie de conception qu’on appelle aujourd’hui baie des Moustiques. Et avec tout ce qui s’ensuivrait cette religion allait faire son chemin. Aujourd’hui c’est bien la première religion d’Amérique.

On ne saurait ne pas considérer l’esclavage et la colonisation. Ce sont peut-être les pires conséquences de ce grand voyage. On a vu des millions d’Amérindiens périr par les maladies apportées de l’Europe. Et aussi par leur réduction aux travaux forcés. Par ailleurs, la traite des noirs par le commerce triangulaire (Europe, Asie, Amérique) a été faite dans des conditions infra humaines. Cela a bien fait fructifier les colonies européennes en Amérique. Mais bref, c’est l’Histoire on ne peut malheureusement pas la changer.

D’un autre cote, ce voyage a considérablement contribué à l’établissement d’un brassage multiculturel et ethnique en Amérique, en Europe aussi. On n’a qu’à se référer à la complexité même de la seule Caraïbe pour pouvoir se faire une idée. Cette mosaïque humaine et culturelle qui est établi est le résultat de ce grand voyage…

Leçons à tirer :

Au final notre monde d’aujourd’hui si complexe mérite que tous nous y pensons afin de résoudre les crises et de continuer d’avancer. Il faut oser, tenter et agir. Corriger ce qui peut être corrigé et continuer d’avancer et de combattre les obstacles. L’Histoire on ne peut l’ignorer mais n’oublions qu’en vivant nous la construisons aussi. Bref… l’avenir dépend d’aujourd’hui.

© Billy James RAYMOND


L’intégration des handicapés: un vrai défi pour la société haïtienne!

448*298
(par www.hpnhaiti.com)
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(par www.hpnhaiti.com)

Chez nous en Haïti il y a un proverbe créole qui dit: “Mete apse sou Klou.” C’est-à-dire lorsqu’un évènement ou quelque chose ou encore quelqu’un vient empirer une situation déjà difficile ou chaotique. Suivant mon humble réflexion on pourrait bien faire l’analogie avec la situation des handicapés du pays. Trois ans avant cela ils étaient nombreux et en difficulté mais le séisme du 12 janvier 2010 a empiré la situation. Leur nombre a crû et de nouveaux défis pour la société toute entière ont surgi. Comment s’y prendre ?

Malgré le manque de statistiques fiables, on estime le nombre de personnes handicapées au pays à plus de 800 000 après le séisme du 12 janvier 2010. Chiffre vertigineux pour une population avoisinant les 10 millions d’habitants. Tout d’abord vivre avec un handicap n’est pas facile dans une société où, jouir de toutes ses facultés physiques et mentales n’est pas un garanti de bien-être. Ensuite où le soutien de son entourage n’est pas gagné d’avance vu un ensemble de clichés. Néanmoins vivre est une nécessité et pour les handicapés, un droit sacré.

C’est pourquoi je suis convaincu que la question des handicapés dans la société haïtienne est un défi majeur. Un défi qui doit être relevé sur plusieurs fronts. Premièrement sur le plan psychologique par rapport aux représentations que les handicapés se font d’eux-mêmes. Mais aussi par rapport aux représentations que les autres se font d’eux. Deuxièmement vient dans une dynamique d’ensemble le combat sur les plans socio-économique, politique, juridique etc. Tout cela ne va pas se réaliser séparément mais simultanément.

Comment comprendre que dans certains services religieux (culte protestant surtout) on entend des gens scander que ceux qui jouissent des facultés physiques sont ceux qui bénéficient d’une grâce divine. Et les autres, ceux qui sont à mobilité réduite, sont-ce les coupables ? Les condamnés ? N’est-ce pas révoltant ? Certainement oui. Mais ils sont aussi concernés par ce défi à relever.

Il faut souligner le fait que certains progrès sont réalisés pour une amélioration de la vie des handicapés au pays. Entre autres, des campagnes de sensibilisation dans les medias, des initiatives juridiques (Cf. la loi du 13 mars 2012 votée par le parlement haïtien) et récemment un salon de l’emploi organisé pour les mettre en valeur. C’est louable. Mais le gros du défi est là. Si les représentations, les clichés ne disparaissent pas de la tête des gens le problème va perpétuer.

Je crois et je dis haut et fort que ce défi peut être relevé sûrement. Je ne prétends nullement qu’il va être relevé parce que les gens vont être rétablis de leur (s) handicap (s). Chose impossible d’ailleurs dans bien des cas. Mais on avancera vers une résolution quand tous les haïtiens sans distinction aucune, reconnaîtrons que les handicapés sont des humains. Des gens avec un cœur, des facultés, des rêves, des passions etc.

On avancera surement vers une résolution quand ces handicapés se sentiront comme humains et que leurs valeurs seront reconnues. Quand un élan de solidarité réelle sera pris à leur endroit. Quand l’Etat haïtien cessera de dilapider les fonds et qu’il entreprendra de construire des centres d’accueil pour eux. Quand ils se sentiront aimés et inclus dans toutes les dimensions de la vie privée et publique. Quand ils vivront comme des hommes et des femmes dans le plein sens des termes.

Je ne veux pas finir ce billet sans saluer le courage de tous ceux à travers le monde qui ont lutté pour les droits des handicapés. Ceux qui se sont donnés corps et âmes pour que des fils et des filles de notre planète se sentent aimés et respectés. Tous mes respects et mon admiration pour eux.

© Billy James RAYMOND