L’université d’Etat d’Haiti (UEH): l’exemple d’une université divisée!

Article : L’université d’Etat d’Haiti (UEH): l’exemple d’une université divisée!
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6 janvier 2014

L’université d’Etat d’Haiti (UEH): l’exemple d’une université divisée!

275 * 183
(credit photo: lautrehaiti.mondoblog.org)
275 * 183
(credit photo: lautrehaiti.mondoblog.org)


Oserais-je faire semblant d’ignorer et méconnaitre le fonctionnement de l’UEH moi qui y suis encore étudiant ? Comment ne pas chercher davantage afin de cerner ses contours pour pouvoir éclairer encore la lanterne de ceux qui ne sont guère informés sur son mode de fonctionnement ? Non je ne peux pas et je ne veux pas me taire, je veux m’exprimer….

Prestigieuse institution au sein de toute société humaine, l’Université est incontestablement l’une des plus merveilleuse création humaine. Recherche, transmission de savoir et service à la communauté /société, telles sont, entre autres, ses principales fonctions. Pourquoi donc, en Haïti cette institution est-elle traitée en parent pauvre à la fois par les gens du terroir et de l’international? Certainement scruter les multiples facettes de ses réalités pourrait nous fournir quelques éléments utiles…

Bref, les problèmes sont innombrables mais le fonctionnement de l’UEH m’interpelle particulièrement. Il est clair que toute institution, publique ou privée, désirant être efficace et efficiente dans sa mission doive évidemment bien être administrée. Mais ce concept, on dirait fait défaut aux dirigeants de l’UEH. En effet,composée de onze entités et du campus Henri 1er de Limonade, l’UEH a le grand mal de ne pas être logée dans un même campus. Chacune des onze entités est logée dans son royaume et son conseil d’administration ou encore décanat règne en maitre et Seigneur.

Dirait-on cela ne serait pas si grave que cela, si le rectorat, structure censée coiffée l’institution fonctionnait comme cela devrait. Toutefois, ce n’est pas le constat qui est fait. Nous observons une Université plutôt divisée, fonctionnant sans trop grande cohérence dans ses actions. Certaines facultés, on dirait, ne connaissent pas de trop grand souci car on pense à elles. On les fournit quasiment les matériels didactiques nécessaires à un fonctionnement normal, des professeurs et des structures appréciables. On peut citer en exemple la faculté des sciences de Port au Prince (FDS), la faculté d’Agronomie et de médecine vétérinaire (FAMV).

D’autres sont tout de même passablement bien traitées comme la faculté linguistique appliquée (FLA), la faculté de droit et des sciences économiques (FDSE). D’autres, en revanche,reçoivent des traitements indignes d’une faculté bien qu’on soit dans un pays pauvre. Nous faisons référence à la faculté d’ethnologie (FE), la faculté des sciences humaines (FASCH), l’école normale supérieur (ENS). Ces facultés sont peut-être,à mon avis, les plus mal considérées des dirigeants du rectorat. La preuve en est bien grande pour bénéficier de certains avantages les étudiants doivent investir les rues pour manifester. Ou encore les professeurs doivent entrer en grève tandis que les autres entités fonctionnent normalement comme si tout allait comme sur des roulettes.Où va cette situation ?

Le probleme ne reste pas là. Il est encore même au niveau représentationnel. Dans l’esprit de certains dirigeants et des gens du public, faire partie de telle faculté peut se révéler dangereux ou déconseillé dans la mesure où les étudiants sont mal vus. Ou encore les traitements reçus ne sont pas trop conviviaux.

Que faut-il faire dans ce cas, réformer? Révolutionner? Autant de questionnements qui bouleversent à la fois la tête des gens avisées et ceux désirant un renouveau pour le pays et cette grande institution. Pour ma part, je crois qu’il faut bien considérer la question compte tenu de son ampleur. Il faut que les facultés cessent de fonctionner en vase clos comme des petites universités. Il faut par ailleurs que les recteurs aient une vision d’ensemble pour permettre à l’institution de bien fonctionner, les responsables des décanats aussi doivent pour leur part manifester une volonté pour donner à l’esprit universitaire le libre cours. Viser haut pour un renouvellement de l’UEH, c’est là tout mon plaidoyer.

© Billy James RAYMOND

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