Comment la fête des morts est elle célébrée en Haïti ?

Article : Comment la fête des morts est elle célébrée en Haïti ?
Crédit:
2 novembre 2013

Comment la fête des morts est elle célébrée en Haïti ?

radiovision2000haiti.net
radiovision2000haiti.net

Passer de la vie au trépas semble ne pas mettre fin a la vie définitivement car l’exemple que nous offrent les cultures en constante mutation semble nous montrer un scénario contraire a cette thèse a travers la célébration de la fête des morts. En Haïti, comme ailleurs cette fête est célébrée et je vous laisse découvrir un peu sur la façon de la célébrer en ce samedi 02 novembre 2013 jour de mon anniversaire.

A travers les âges et les espaces de la planète terre, les peuples ont depuis toujours développé des rapports avec leurs morts. Ces rapports varient bien entendu d’une culture à une autre. On trouve des peuples qui accordent beaucoup plus d’attention à ses morts que d’autres c’est pourquoi les cultures n’offrent pas les mêmes traitements ni les mêmes considérations a ceux qui meurent ainsi un ou plusieurs jours sont parfois réservés dans deux nombreuses cultures en vu de les commémorer. On peut considérer par exemple le cas de nombreuses cultures comme la Chine, le Népal, Haïti etc. Est-ce sans importance ? Comment comprendre et expliquer que les peuples manifestent cette attitude envers leurs morts ?

Certainement un sondage autour de cette problématique déboucherait sans doute sur des tonnes de réponses indépendamment du bagage culturel des personnes interrogées ce qui montre que la commémoration de la fête des morts tient une place importante dans l’existence des peuples.
Quid Haïti ce pays profondément religieux et foncièrement attaché a ses morts ? En effet ce pays comme la plupart des pays du globe commémorent généralement ses morts le 1er et le 2 novembre mais précisément le jour c’est le 2 novembre. Au pays cette célébration peut être approchée de plusieurs points de vue afin de pouvoir mieux cerner ses différentes facettes. Voyons donc de quoi il en est.

La première approche que nous pourrions considérer est que cette célébration a un profond sens de respect pour les morts. Certains pourraient ne pas être d’accord mais a notre avis elle est première car il s’agit de l’essence même et dans une grande mesure de sa portée. Cet aspect est lié à la spiritualité du phénomène dans une certaine mesure car on observe des rituels, des prières dédiées à ces personnes disparues. On les vénère, leur adresse même des prières afin qu’elles interviennent d’une manière ou d’une autre dans les affaires de la famille selon le témoignage de ceux qui font profession de vénérer les morts pendant ces deux jours.

Les cérémonies se déroulent dans les cimetières que l’on prend bien le soin de nettoyer pour la célébration. Il faut préciser néanmoins que ce sont généralement les vodouisants qui font profession de cette célébration pendant ces deux jours et aussi des gens qui se disent « neutres » c’est-à-dire ne faisant profession d’aucune religion. Cette approche n’exclut pas évidemment que des croyants du christianisme (catholiques et protestants) n’y participent pas même si c’est en secret car certains témoignages laissent envisager ce scénario.

La deuxième approche que nous pourrions faire de cette célébration est liée à la première en quelque sorte. C’est le coté festif du phénomène. En effet La célébration, bien sûr, se déroule non seulement sous un air de respect mais il y a des manifestations qui nous laissent comprendre un coté festif du phénomène comme certaines scènes de joie qui se déroulent dans la rue où des gens qui se disent posséder par des esprits dénommés : « guédés ou gede», se déguisent le visage et offrent du spectacle aux gens qui passent, ils sont a ce moment la entrés en transe ces personnes vont jusqu’à utiliser leur propre corps comme objet en y appliquant de l’eau pimentée compris notamment dans leurs parties génitales quelques fois. Ces scènes là selon plusieurs sont la preuve qu’aux moments de ces manifestations les possédés ne sont pas maitres d’eux-mêmes, ils sont guidés par des loas notamment baron samedi et maman brigitte.

Lors de ces scènes dans la rue, on trouve quelques fois des jeunes qui se mêlent de la partie en singeant les possédés et dansant, faisant semblant d’entrer en transe et mettre un peu plus de gaité.
Notre troisième approche sur la question est l’aspect économique. Bien que cela n’engendre pas un impact si important toutefois cette célébration n’est pas sans retombées du point de vue économique. Car pour réaliser l’événement il faut dépenser ce qui augmentent la consommation de certains produits dans l’économie même si généralement ces produits son importés. A cette époque les commerçants qui vendent des produits comme le clairin, du piment, des tableaux représentant certains esprits du Vodou etc. réalisent de bonnes petites affaires car ils peuvent voir la demande augmentée et ainsi sont heureux.
Il y a un aspect de la question qui me parait un peu incompréhensible ou ambigu, c’est lorsque l’on constate qu’il y a des gens qui laissent croupir leurs proches ou leurs parents dans la misère et qu’a la mort de ces derniers, non seulement ils leur offrent des funérailles dit- on « de classe » mais a chaque fête des morts ils vénèrent aussi leurs mémoires. On pourrait même demander : « est ce que la vénération est beaucoup plus importante du vivant de la personne ou pas ? » c’est bien sur un autre sujet, mais une chose est sur c’est que malgré tout la plupart de ces gens là font toujours l’effort d’honorer leurs proches décédés a cette époque.

Bref cette célébration est interprétée différemment par les différent groupes religieux du pays, les Vodouisants sont fiers de célébrer la mémoire des disparus tandis que les adeptes des sectes protestantes sont globalement hostiles a l’égard du phénomène c’est pourquoi on peut constater qu’ils organisent parallèlement des activités spirituelles pendant ces deux jours afin, pour ainsi dire, de chasser des esprits ou de rester en contact avec leur Dieu.

Par rapport a tout cela, nous pourrions conclure en avançant que chacun a son choix à faire dans la vie, ceux la qui choisissent de vénérer les morts ont tout aussi droit d’agir de la façon qui leur plait tout comme ceux qui ne professent pas ce culte de vénération des morts et au final la vie suit son cour, les vivants vont continuer à vivre tandis que les morts resteront dans leurs tombes.

Partagez

Commentaires

billy
Répondre

#Alire

Marechal
Répondre

Ton article est super intéressant. Il est différent du plagiat que g vu sur la page web de la radio caraïbes. Bravo. Sauf g une question. Qui est papa guédé Baron Samdi, et grann Brigite dans notre mithologie?

Jean Rosneld
Répondre

Good,cette article est très delicate, tres explicable, felicitation et continue.

Nako
Répondre

"Par rapport a tout cela, nous pourrions conclure en avançant que chacun a son choix à faire dans la vie"...

D'un point de vue occidental,la reflexion peut paraitre juste, mais la chose n'est pas aussi simple... Nous avons affaire a des "religions", en fait des "Sectes Fondamentalistes", courroies de transmission ou si l'on prefere Armee ideologique des USA et qui ont jure de detruire le culturel du pays et particulierement le vodou matrice de ce culturel. Le but: asseoir la domination politique, economique et ideologique et s'accaparer des richesses du pays a moindre frais... Pour finir, je voudrais rappeler la campagne de "rejete", sorte de Saint Barthelemy a l'antillaise, faisant partie plus globalement de l'Inquisition... Non, nous ne pouvons pas mettre le vodou et les religions importes au meme niveau, je suis desole...