Il y a urgence à agir dans la crise haïtiano-dominicaine !

Article : Il y a urgence à agir dans la crise haïtiano-dominicaine !
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28 novembre 2013

Il y a urgence à agir dans la crise haïtiano-dominicaine !

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Partageant l’île d’Haïti à elles deux, la République d’Haïti et la République dominicaine vivent actuellement une grande période de tension. Cette situation qui a une ampleur politico économique, diplomatique et humanitaire mérite que l’on s’y penche. D’autant que ces derniers temps, la plaie s’envenime davantage. Donc il y a urgence…

Dès le début de l’existence de ces deux Etats, il y a toujours eu des tensions : la question de l’indépendance dominicaine, l’épineuse question du massacre de 1937 perpétré par Trujillo. Enfin, la situation des travailleurs haïtiens en terre voisine notamment les coupeurs de canne (braceros) etc.

Mais les responsables politiques ont toujours oeuvré au rapprochement pour le bonheur des deux Républiques. A tel point, que la République d’Haïti est le second partenaire économique de la République dominicaine. Beaucoup de jeunes Haïtiens et Haïtiennes font des études supérieures en République dominicaine. Des décisions conjointes sont prises par les gouvernements des deux Etats, etc. Les tensions ne disparaissent pas pour autant.

Mais qu’est-ce qui a jeté de l’huile sur le feu ? Quel venin a empoisonné le malade ? Il s’agit en effet d’une décision du tribunal constitutionnel dominicain, la plus haute instance juridique du pays. Le 23 septembre, le tribunal constitutionnel dominicain a adopté l’arrêt 168-13 qui vise à retirer la citoyenneté aux descendants d’étrangers nés en République dominicaine après 1929. Le motif est que leurs parents étaient considérés comme en transit. C’est-à-dire ne disposant pas de document officiel de résidence ou de pièce d’identité légale. Cette décision affecte particulièrement les personnes de descendance haïtienne.

Quid les réactions ? Elles sont nombreuses et parviennent de par le monde. Des intellectuels du pays comme Lesly Peant ont donné des explications sur cette crise. Le gouvernement haïtien a aussi réagi, plutôt mollement selon plusieurs observateurs. Des pays amis d’Haïti ont aussi appelé le gouvernement dominicain à agir vite. Jusqu’à présent les choses semblent avancer à pas de tortue, alors qu’il y a urgence.

Urgence, parce que dans le quotidien des victimes de cette loi il y a une menace constante : être maltraité par des Dominicains, expulsé. Urgence parce que dénationaliser des centaines de milliers de personnes risque de provoquer une crise humanitaire et sans précédent. Comment des centaines de milliers de personnes qui n’ont jamais connu Haïti, qui ne connaissent  rien ou si peut de la culture du pays arriveraient à s’établir en Haïti ?

La gravité de cette situation s’explique aujourd’hui par l’enregistrement de cas de meurtres en territoire voisin. Rien que le week-end dernier (23 et 24 novembre) entre 4 et 8 personnes sont mortes dans la province dominicaine de Neyba. Le gouvernement dominicain a expulsé ce  même week-end  près de 790 personnes en Haïti.

Pire on  emprisonne des personnes et on les prive de nourriture. On y dénombre des hommes, des femmes et des enfants. Ce drame risque de durer,puisque la République dominicaine refuse de participer une réunion préalablement prévue avec Haïti au Venezuela a la fin du mois. Il faut que cela cesse. Mais comment ? Je pense que l’Etat haïtien, la société civile haïtienne, les républicains dominicains et les instances internationales de justice doivent intervenir pour que cela cesse.

Ainsi on irait vers une résolution à la crise. Mais l’acteur principal devant agir c’est l’Etat haïtien. Car comme a dit Lesly Peant : « L’ivresse du cocktail discriminateur chez notre voisin ne peut que perdre de sa force dès que diminue l’alcool haïtien qui fait partie de sa composition. »

Agissons !!!

© Billy James RAYMOND

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Commentaires

joe
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Seul le patriotisme va aider le continuent à sortir des guerres , ses crises,qui ne sont que l’œuvre des dirigeants.

billy
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Pas seulement l'oeuvre des dirigeants a mon avis.